La mort annoncée de Windows 10 le 14 octobre 2025 n’aura finalement pas lieu… tout au moins en Europe. Microsoft capitule… en partie. Avec quelques réserves à connaître… Explications…

Apple et Google viennent de raviver leur opposition frontale au Digital Markets Act (DMA), ce règlement européen entré en vigueur en 2022 qui impose aux grandes plateformes numériques — les fameux « gatekeepers » — de ne plus enfermer les utilisateurs dans leurs écosystèmes. Le texte interdit par exemple de forcer l’usage de certains services maison, de limiter l’interopérabilité ou d’imposer des conditions abusives aux développeurs, ou de favoriser une certaine obsolescence programmée.

Les géants américains dénoncent une ingérence excessive. Mais, comme le résumait récemment un porte-parole européen, « le DMA n’est pas une punition, c’est une assurance pour les consommateurs ». Et les faits leur donnent raison : grâce à cette régulation, les Européens disposent déjà de versions de Windows, Android et iOS plus ouvertes et plus respectueuses de leurs choix que partout ailleurs dans le monde.

Microsoft sous pression, Windows 10 au cœur du débat

Ces dernières semaines, les associations de consommateurs et la Commission européenne ont de nouveau braqué leurs projecteurs sur Microsoft. L’enjeu : la fin programmée du support de Windows 10, prévue pour le 14 octobre 2025.

Ces dernières semaines, les titres alarmistes ont fleuri, certains allant jusqu’à laisser entendre qu’il faudrait « jeter son PC à la poubelle » le 14 octobre ou que votre PC arrêterait tout simplement de fonctionner ce jour-là. La réalité est plus nuancée. Il n’en est évidemment absolument rien. La « fin de vie » d’un système signifie la fin des mises à jour et la fin du support, pas l’arrêt du système.
Ce n’est pas parce que Windows 10 arrive en fin de vie qu’il devient inutilisable du jour au lendemain. Le seul vrai problème, c’est que Microsoft ne diffusera plus de correctifs de sécurité. Mais avec un bon antivirus pour compenser les failles et un usage prudent, de nombreux ordinateurs resteront parfaitement fonctionnels pendant encore longtemps.

Depuis un an, Microsoft préparait par ailleurs une solution pour tous ceux qui ne peuvent pas (parce que leur matériel est trop ancien) ou ne veulent pas (pour des raisons personnelles) passer sur Windows 11 : pour la première fois de son histoire, la firme avait décidé d’ouvrir son programme ESU, jusqu’ici réservé aux entreprises, à tous les utilisateurs. Le programme ESU (Extended Security Updates) permet d’accéder à des mises à jour de sécurité prolongées (Extended Security Updates, ESU) en contrepartie d’un abonnement. Pour Windows 10, Microsoft avait ainsi annoncé cet été, qu’elle allait proposer aux particuliers restés sous Windows 10 de recevoir durant 1 an supplémentaire les fameux correctifs de sécurité pour 30 dollars (pour 1 an) ou gratuitement en contrepartie de l’activation de Windows Backup ou de l’utilisation de points Microsoft Rewards.

L’Europe impose la gratuité des mises à jour prolongées

Sous la pression des associations et au nom du DMA, Bruxelles a obtenu un revirement inattendu de la part du géant américain. Cette semaine, Microsoft a en effet confirmé que les utilisateurs européens bénéficieront gratuitement d’une année supplémentaire de mises à jour de sécurité pour Windows 10. Les utilisateurs devront toujours s’enrôler dans le programme ESU (une invitation système simplifiera la démarche) mais n’auront rien à payer.

Il reste toutefois une contrainte : pour rester éligible, il faudra se connecter avec un compte Microsoft au moins une fois tous les 60 jours. Passé ce délai, l’ordinateur sortira automatiquement du programme ESU, mais pourra être réinscrit sans pénalité. Dit autrement, les utilisateurs qui continuaient de se connecter à leur Windows 10 via un compte local devront désormais basculer sur une authentification via un compte Microsoft (ou alors payer les 30 dollars) s’ils veulent bénéficier des mises à jour. En pratique, cela revient à considérer que la durée de vie du système est repoussée en Europe au 13 octobre 2026 en échange d’une authentification via un compte Microsoft pour valider l’enrôlement ESU.

Les entreprises, elles, devront toujours payer pour prolonger la sécurité de leurs parcs informatiques. Pour rappel, le programme ESU est facturé aux entreprises 61$ par appareil la première année (2026), 122$ par appareil la seconde année (2027), 244$ par appareil la troisième année (2028).

En clair, l’Europe vient donc de forcer Microsoft à transformer un service payant en droit gratuit pour ses citoyens. Une nouvelle démonstration de l’efficacité du DMA, qui protège les consommateurs contre des pratiques assimilées à de l’obsolescence programmée. Dans la bataille entre GAFAM et Bruxelles, Windows 10 vient de prouver qu’en Europe, même les logiciels ont droit à une seconde vie.

 

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