Microsoft persiste et signe… Il est l’heure de passer à Windows 11. Et l’éditeur n’hésite pas à le dire en plein écran sur les machines Windows 10. Une pratique d’autant plus énervante pour les utilisateurs alors que leur PC n’est pas compatible Windows 11 ce qui les obligerait donc à changer de PC alors même qu’ils font tout pour le conserver afin d’adopter des pratiques numériques plus responsables. Microsoft se justifie pendant qu’AWS encourage à migrer sous Linux…

Sorti le 5 octobre 2021, il a donc déjà 3 ans, Windows 11 a introduit une refonte visuelle et ergonomique du système avec un design plus épuré, un look plus moderne et une nouvelle disposition du menu Démarrer. Il offre également une meilleure gestion du multitâche grâce à des fonctionnalités comme Snap Layouts et Snap Groups. Mais surtout, Windows 11 marque une volonté de Microsoft de durcir les sécurités de Windows. Et les évènements de ces derniers mois n’ont fait que conforter Microsoft dans cette volonté.

Aussi, dès sa sortie, Windows 11 a imposé des spécifications matérielles bien plus strictes que Windows 10. Bien des anciens processeurs Intel et AMD ne sont plus officiellement supportés. Surtout, les cartes mères doivent impérativement être équipées d’une puce de conservation des secrets TPM 2.0, encore peu présentes sur les PC antérieurs à 2021.

Le problème pour Microsoft, c’est que ces sévères spécifications ont particulièrement handicapé les migrations du parc existant vers Windows 11 et impacté la popularité du nouveau système. Trois ans après sa sortie, Windows 11 ne représente toujours que 35% du parc Windows installé. Un chiffre peu glorieux…

Une situation qui devient encore plus préoccupante pour Microsoft alors que le support de Windows 10 prend officiellement fin en octobre 2025.

De mauvaises pratiques…

Alors Microsoft ne cesse d’user de stratagèmes plus ou moins bienvenus, plus ou moins douteux pour encourager les utilisateurs à passer sous Windows 11 soit par une mise à jour soit par l’acquisition d’un nouveau système. Publicités en plein écran, alertes intempestives, promotions… tout y passe… au plus grand déplaisir d’utilisateurs Windows 10 qui n’aspirent qu’à la tranquillité.

Des pratiques d’autant plus mal vues que cette migration est finalement complètement à l’opposé de l’air du temps et des volontés des utilisateurs d’adopter des pratiques numériques plus responsables et de faire tenir leur équipement PC le plus longtemps possible !

Certes il est possible d’installer Windows 11 sur des PC non officiellement supportés, tant que le processeur supporte les instructions PopCnt et SSE4.2. Microsoft l’autorise d’ailleurs mais en précisant clairement que l’utilisateur qui accepte de forcer la mise à niveau reconnaît avoir conscience qu’il ne bénéficiera d’aucun support, n’aura pas accès aux mises à jour majeures futures et que tout dommage occasionné au PC ne sera couvert par aucune garantie. C’est sûr que ça ne donne pas très envie « d’accepter » Windows 11.

… pour de bonnes raisons !

Et alors que nombre d’associations d’utilisateurs essayent de faire pression sur Microsoft pour ouvrir la mise à plus de PC existants, et notamment ceux ne disposant pas de TPM 2.0, l’éditeur vient une nouvelle de confirmer par un billet de blog qu’il n’y aurait aucun retour en arrière et que l’obligation du support de TPM 2.0 était tout simplement « non-négociable ».

Pour Microsoft, « TPM 2.0 n’est pas seulement une recommandation—c’est une nécessité pour maintenir un environnement informatique sécurisé et pérenne avec Windows 11 » écrit ainsi Steven Hosking, Senior Product Manager chez Microsoft. « C’est une partie importante de la stratégie globale Zero Trust, aux côtés de Secure Boot, Credential Guard et Windows Hello for Business ».

Changer de PC ou adopter Linux ?

Bref, pour les utilisateurs dont le PC ne supporte pas Windows 11, les alternatives consistent soit à prendre le risque de rester sur un Windows 10 sans support, soit à passer son PC sous Linux, soit acquérir une nouvelle machine et pourquoi pas alors un « Copilot+ PC » ou carrément un « Mac ».

De façon amusante, lors de sa conférence « AWS Re:Invent 2024 », Amazon a lourdement insisté sur le fait que le positionnement actuel de Microsoft était une formidable opportunité pour Linux « Desktop », notamment en entreprise. AWS a même lancé une IA (un agent au sein de Amazon Q Developer) permettant de réécrire les applications .NET sous Windows pour les adapter automatiquement et sans effort majeur de développement à Linux ! Amazon Q Developer utilise des agents développés par AWS pour découvrir automatiquement les incompatibilités, générer un plan de transformation et refactoriser le code source. Selon l’hyperscaler, cela permet de moderniser les applications .NET quatre fois plus rapidement que manuellement, tout en réduisant les coûts de licence de 40 % !

 

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