Alors que l’acquisition d’ARM par NVidia est freinée par différents recours, ses processeurs connaissent un succès sans précédent : 6,7 milliards d’unités vendues au quatrième trimestre 2020.

On le sait, l’architecture ARM a le vent en poupe. Aujourd’hui, il est possible de mettre quelques chiffres derrière cette réalité. L’architecture de processeurs mobiles est désormais adoptée hors du champ de la mobilité. On la retrouve dans les Mac, dans des machines Windows, sur des serveurs, dans le cloud… et dans les HPC. On vient d’ailleurs d’apprendre que Fujitsu avait été sélectionné pour l’élaboration du HPC Deucalion, un des projets financés par le programme EuroHPC, destiné au Minho Advanced Computing Center au sein de l’université de Braga (Portugal). Ce HPC de 10 PetaFLOPs sera animé par des processeurs Fujitsu A64FX, des CPU à base d’architecture ARM.

Un trimestre record

Rappelons que ARM vend la licence de ses designs de processeurs à des partenaires technologiques qui créent leurs propres processeurs à partir de ces designs et les font fabriquer par des fondeurs. Désormais, ARM compte 530 clients (dont Apple, Qualcomm, Amazon, Mediatek …) et a vendu 1910 licences pour ses CPU et GPU.
Au final, 180 milliards de processeurs ARM ont été commercialisés depuis l’existence de l’entreprise. 6,7 milliards d’entre eux ont été écoulés sur le seul 4ème trimestre 2020, un record. Cela équivaut à 842 processeurs ARM vendus dans le monde par seconde !

Une vente en suspend

ARM est la propriété du groupe SoftBank. En septembre dernier, SoftBank annonçait un accord avec NVidia, ce dernier se portant acquéreur d’ARM pour 44 milliards de dollars.
Bien évidemment une telle vente doit d’abord être approuvée par les différents organismes de régulations européens, américains, chinois et britanniques. Or cette approbation traîne en longueur. Ce n’est pas une surprise mais la semaine dernière de nouveaux éléments sont apparus.
Un consortium – formé notamment par Qualcomm, Google et Microsoft – réclame l’intervention des autorités pour restreindre ou annuler le deal alors que la FTC américaine entre en phase 2 de l’étude du dossier. Tout comme le régulateur britannique et les instances européennes, la FTC cherche à déterminer dans quelles mesures ce rachat pourrait amoindrir la compétition sur ce marché. Ces entreprises redoutent de voir NVidia prendre le contrôle d’une technologie dont tant d’acteurs de la Tech sont aujourd’hui dépendants.

La direction de NVidia se dit, de son côté, convaincue que « les organismes de réglementation percevront les avantages de notre plan visant à poursuivre le modèle de licence ouverte d’ARM et à assurer une relation transparente et collaborative avec les titulaires de licence ARM ». Selon elle, la taille même de cette acquisition incite NVidia/ARM à travailler avec tous les clients potentiels.

Suite au prochain épisode…