On n’avait pas vu cela depuis l’an 2000, juste au début de la bulle Internet. Le « venture capitalism » tourne à plein régime alors que des conflits internationaux (Ukraine,Irak,Gaza), généralement anxiogènes, font les gros titres des journaux.

En compilant les chiffres publics de Thomson Reuters, Price Waterhouse Coopers et la NVCA (National Venture Capital Association) pour leur étude trimestrielle sur les investissements , le Money Tree Report, ont montré que ce deuxième trimestre était le premier du genre depuis plus de 10 ans, le début de ces études remontant à 1995. Cette étude  a aussi réveillé l’angoisse d’une nouvelle bulle spéculative.

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Précisément avec 1114 contrats signés et prés de 13 milliards (12,968,828,000 ) de dollars investis, le deuxième trimestre 2014 ( 1 Avril -30 juin) est le meilleur depuis les 18 mois (6 trimestres) d’euphorie qui avaient accompagné l’an 2000, les chiffres de cette année étant très proches du dernier trimestre de 1999 et du premier de 2001 durant lesquels 13 milliards de dollars avaient été immergés dans des projets parfois un peu fantaisistes.

Le logiciel reste la valeur sure

Rien qu’en Californie, ce sont 7, 1 milliards qui ont étés injectés dans la high-tech au second trimestre, le logiciel captant prés de 50% des investissements, en seconde position, la bio Tech avec 14 % devance largement les médias ( 8%), les services informatiques ( 6%), l’énergie ( 6%) et le secteur médical (5%) pourtant en plein développement en terme de nombre de projets.one_billion_dollars2

Cette situation s’explique par les faibles taux d’intérêt actuels qui permettent d’emprunter des sommes plus importantes sur des durées plus longues. D‘autre part, la spirale spéculative fonctionne toujours, plus les sociétés recueillent de l’argent, plus leurs valorisations augmentent. Mais attention, il n’y a pas chez les investisseurs que des enfants de cœurs réunis pour une messe rassurante. Dans la masse des « ventures capitalistes » se cachent quelques fonds nocifs, les fameux hedge funds, ceux qui spéculent en général sur la baisse et sont prêts à envoyer en enfer tous les parieurs imprudents. Enfin, l’enthousiasme collectif de 2014 a aussi été favorisé par le record d’entrées en bourse: 83 dont l’une des plus connues est celle du fabricant de caméras Go pro avec 427,2 millions de dollars.

 Les investissements se concentrent sur des valeurs éprouvées

Leurs réussites actuelles tendent à prouver qu’il vaut mieux être à la source du projet d’entreprise que tenter sa chance à la corbeille pour acheter les premières actions lors du lancement. Pour Venky Ganesan, cité récemment par le San Jose Mercury News, le directeur des opérations chez Menlo Ventures, une des principaux investisseurs californiens, il n’est plus question de sociétés surévaluées comme on l’a connu en 2000 comme le fameux Pets.com, un site web de fournitures pour animaux de compagnie. « Il ne s’agit pas de solutions issues de garage, sans clients ni business modèles. Désormais, les firmes ont déjà pour la plupart de très nombreux clients et ont pu roder leurs modèles. Les firmes sont déjà souvent lancées depuis plusieurs mois. » Ainsi en Californie les investissements pour des sociétés en phase d’expansion représentaient 3,7 milliards alors que 63,5 millions sont proposés aux jeunes pousses. En tête des investissements figurent les entreprises créatrices d’applications pour mobiles dans le domaine du service. Uber, le service et l’application de taxis géolocalisés étant devenu la référence dans le domaine. ( captures de l’application ci dessous)Uber-Taxi