Les chiffres liés à OpenAI sont toujours plus délirants. La startup est désormais valorisée à 500 milliards de dollars. Parallèlement elle lance SORA 2 et une app mobile pour en tirer profit et réinventer les réseaux sociaux.

Ces dernières semaines, OpenAI a multiplié les annonces… et les chiffres spectaculaires. Son projet Stargate, gigantesque ensemble de centres de données IA, a trouvé de nouveaux alliés industriels (Samsung, SK Hynix), de nouveaux financements et le support massif (100 milliards de dollars) de Nvidia. Comme le résumait un analyste cité par Barron’s, « OpenAI est devenu l’un des moteurs les plus puissants de la demande mondiale en semi-conducteurs ».

Des résultats financiers en forte accélération

Sur le plan financier, la trajectoire est tout aussi impressionnante. Selon Reuters, OpenAI a généré 4,3 milliards de dollars de revenus au premier semestre 2025, soit déjà 16 % de plus que sur l’ensemble de l’année précédente. Cette croissance fulgurante s’accompagne d’investissements massifs : la société a brûlé près de 2,5 milliards de dollars en six mois, principalement pour la recherche et le fonctionnement de ChatGPT. Mais avec 17,5 milliards de liquidités disponibles, la startup se donne les moyens de soutenir son expansion.

« Nous visons 13 milliards de dollars de revenus sur l’année », indiquerait un document interne cité par la presse américaine. Une ambition qui place OpenAI dans une catégorie à part, entre startup technologique et acteur déjà systémique.

Valorisation : OpenAI dépasse SpaceX

Le cœur de l’actualité de la semaine reste toutefois la vente d’actions à SoftBank et à d’autres investisseurs. En septembre, employés actuels et anciens ont cédé pour 6,6 milliards de dollars de titres, valorisant désormais l’entreprise à 500 milliards de dollars ! Cette opération, dite de marché secondaire, n’a pas apporté de nouveaux capitaux à OpenAI, mais elle a permis de donner de la liquidité aux salariés tout en envoyant un signal fort au marché.

Comme l’expliquait un observateur cité par CNBC, « le fait que tous les titres disponibles n’aient pas été vendus est interprété comme un signe de confiance dans l’avenir de l’entreprise ». En d’autres termes, les employés préfèrent conserver une partie de leurs actions, convaincus que la valeur continuera de grimper. Pour SoftBank, déjà présent au capital, cette montée en puissance confirme sa stratégie d’investisseur incontournable dans l’IA.

L’implication d’une telle opération est double : d’un côté, OpenAI devient la startup la plus valorisée au monde, devant SpaceX ; de l’autre, elle renforce sa capacité à attirer et retenir les meilleurs talents, dans un contexte où Meta et Google offrent des rémunérations astronomiques pour débaucher les chercheurs en IA.

Sora 2 : la nouvelle frontière de la vidéo générative

Mais pour rester sous les spotlights des financiers et trouver de quoi concrétiser ses rêves d’AGI, OpenAI doit aussi rester au sommet techniquement et ne pas ralentir sa R&D. La jeune pousse a ainsi dévoilé cette semaine Sora 2, son nouveau modèle de génération vidéo. La première version avait déclenché une onde de choc dans tout l’écosystème de la création vidéo, du cinéma à la publicité.

Présentée comme un « moment GPT‑3.5 pour la vidéo » (Sora-1 étant considéré par OpenAI comme le GPT-1 de la vidéo), cette nouvelle itération se distingue par une meilleure maîtrise des lois physiques et une capacité à générer des séquences cohérentes, avec dialogues et effets sonores réalistes. « Si un joueur de basket rate son tir, le ballon rebondit désormais sur le panneau, au lieu de disparaître dans le néant », explique par exemple l’équipe de recherche, soulignant le réalisme inédit du système. Dans les dialogues, le mouvement des lèvres est également correctement synchronisé.

Avec Sora 2, vous pouvez générer une séquence à partir d’un prompt très détaillé ou vous contenter de charger une image pour générer une vidéo originale au réalisme inégalé. Et ce quel que soit le style désiré : vidéo cinématographique, animé, photoréaliste ou surréaliste.

Le saut qualitatif est phénoménal :

 

Cette avancée ne se limite pas à la technique : elle ouvre la voie à une nouvelle application sociale.

Une application mobile qui bouscule les réseaux sociaux

Baptisée simplement Sora (mais basée sur le modèle Sora 2), l’app iOS dévoilée en même temps par OpenAI permet aux utilisateurs de créer et partager des vidéos générées par IA, d’y insérer des « caméos » de soi-même ou de ses amis, et de découvrir un flux personnalisé de créations. L’expérience se rapproche de TikTok, mais avec une différence majeure : tout le contenu est ici généré par intelligence artificielle.

Sam Altman, le patron d’OpenAI, a reconnu une certaine « appréhension » face aux dérives possibles des réseaux sociaux, mais il affirme vouloir « optimiser pour la satisfaction à long terme des utilisateurs » et « encourager la création plutôt que la consommation passive ».

La concurrence est frontale : TikTok, Instagram Reels, YouTube Shorts et même les nouvelles initiatives de Meta se retrouvent face à un acteur capable de produire des vidéos infiniment personnalisées, à coût quasi nul. L’impact potentiel est immense : démocratisation de la création audiovisuelle, risques accrus de désinformation et de cyberharcèlement, multiplication des violations du droit d’auteur, etc. D’ailleurs, OpenAI limite le déploiement pour l’instant aux USA et au Canada.