Loin des annonces aux montants astronomiques de son concurrent OpenAI, Anthropic continue d’innover en se focalisant sur les usages professionnels, ceux des utilisateurs en entreprise, des développeurs mais aussi des chercheurs. Il confirme son rôle de moteur de l’écosystème IA en s’attaquant à la productivité des utilisateurs Microsoft 365, au code et désormais à la recherche scientifique.
Il n’est plus besoin de présenter Anthropic, même si son assistant agentique Claude est moins populaire auprès du grand public que ChatGPT. La startup a su imposer dans le paysage ses modèles hybrides au point que ses API sont désormais plus utilisées en entreprise que celles d’OpenAI, tout au moins aux USA. En quelques mois, elle a multiplié les partenariats et les innovations, dessinant une stratégie efficace pour faire de Claude un compagnon de travail universel, capable de s’intégrer dans tous les environnements numériques, de l’entreprise aux laboratoires de recherche. Et la jeune pousse ne lève pas le pied, loin de là. Après l’introduction récente de Claude Opus 4.1, de Claude Sonnet 4.5 et de Claude Haïku 4.5, elle multiplie les enrichissements fonctionnels de son assistant IA avec 3 annonces importantes.
Claude explore l’univers Microsoft 365
La première annonce majeure concerne l’intégration de Claude à Microsoft 365. Désormais, l’assistant peut se connecter directement à Word, Outlook, Teams, SharePoint et OneDrive. L’objectif est limpide : transformer Claude en collègue numérique capable de résumer des fils d’emails, d’analyser des documents, de rechercher dans les conversations et résumés Teams ou de faire émerger des tendances dans des projets complexes. Comme l’explique Anthropic, « Claude fonctionne avec les outils de productivité que vous utilisez chaque jour, en apportant le contexte de vos documents, de vos e-mails et de votre calendrier directement dans vos conversations. Passez moins de temps à rassembler des informations et plus de temps à prendre des décisions et à agir ».
La fonctionnalité vient de faire son apparition dans les abonnements « Team » et « Enterprise » de Claude. Espérons qu’elle soit rapidement étendue aux autres formules d’abonnement.
Claude Code se fait plus accessible
Deuxième annonce : le lancement de Claude Code sur le web. Jusqu’ici réservé à une interface en ligne de commande, l’outil de génération et de correction de code s’ouvre désormais à une interface web et mobile. Les développeurs peuvent déléguer des tâches de programmation directement depuis leur navigateur, connecter leurs dépôts GitHub et suivre en temps réel l’avancée des travaux. Chaque session s’exécute dans un environnement isolé, garantissant sécurité et traçabilité. Anthropic met en avant la possibilité de lancer plusieurs tâches en parallèle et de générer automatiquement des pull requests avec des résumés clairs des changements. Comme le résume la jeune pousse, « Claude Code sur le web permet de lancer des sessions de codage sans ouvrir votre terminal. Décrivez ce dont vous avez besoin, et Claude s’occupe de l’implémentation ». Une manière de démocratiser encore davantage l’usage de l’IA dans le développement logiciel, tout en répondant à la concurrence accrue sur ce marché (Google Jules, GitHub Copilot Agent Mode, OpenAI Codex, etc.).
Claude for Life Sciences
Enfin, Anthropic a dévoilé Claude for Life Sciences, une déclinaison pensée pour accélérer la recherche scientifique. L’outil se connecte à des plateformes clés comme Benchling, PubMed, BioRender ou encore 10x Genomics, et se veut capable d’accompagner les chercheurs tout au long du processus de découverte : revue de littérature, génération d’hypothèses, analyse de données, rédaction de protocoles ou de soumissions réglementaires. Eric Kauderer-Abrams, responsable du pôle sciences de la vie chez Anthropic, résume l’ambition : « Nous voulons qu’une part significative du travail scientifique mondial s’appuie sur Claude, de la même manière que cela se produit déjà aujourd’hui avec le code ».
L’entreprise insiste toutefois sur une approche pragmatique : l’IA ne raccourcira pas miraculeusement la durée des essais cliniques, mais elle peut réduire considérablement le temps consacré aux tâches fastidieuses de compilation et d’analyse.
Avec ces annonces, Anthropic confirme sa volonté de s’implanter dans des environnements critiques et variés. En s’intégrant à Microsoft pour la productivité, en élargissant Claude Code au web et en entrant de plain-pied dans les sciences de la vie, la société poursuit sa progression et fait de Claude un assistant universel, aussi à l’aise dans les salles de réunion que dans les laboratoires.