Le monde des bases de données semblait bien établi avec les 4 grands (Oracle, Microsoft, Oracle et SAP) et les bases open source, notamment avec MySQL et PostGRE. Avec Aurora, AWS entend jouer les trouble-fêtes.

Quelle idée de lancer une base de données sur un marché que l’on pourrait qualifier de plus que mature (SGBD : Qui se cache derrière la bande des quatre ?) et à un moment où l’intérêt se situe plutôt dans l’analytics autour du big data et de hadoop ? C’est pourtant ce que vient de faire Amazon en lançant Aurora, un moteur de base de données compatible MySQL pour le service Amazon RDS (Relational Database Service). Pour cette initiative, AWS est parti d’une page blanche et à conçu ce logiciel en fonction de l’architecture AWS et des composants qui seront utilisés (S3, EC2, VPC…) et pour lesquels elle a été optimisée. Tout en garantissant une compatibilité complète avec MySQL 5.6. Aurora utilise le moteur de stockage innoDB. AWS précise qu’Aurora ne supporte pas certaines fonctionnalités de MySQL comme le moteur e stockage MyISAM.

Sur son catalogue de services, AWS propose également Oracle et SQL Server côté propriétaire et MySQL et PostgreSQL côté open source. C’est donc la 5e offre du catalogue de fournisseur de services cloud. Amazon RDS supporte toutes les étapes pour la mise en service et l’administration d’une base de données, du provisioning à la réparation en passant par l’installation de patchs, les opérations de backup/recovery et la détection de pannes.

Aurora est un projet sur lequel AWS indique avoir travaillé 3 ans. « Les bases de données sont dans le paysage informatique depuis une quarantaine d’années, reconnait Anurag Gupta, General Manager d’AWS, et étaient plutôt innovantes. Aujourd’hui, les bases de données sont partout mais elles restent toujours très onéreuses, compliquées et coûteuses ».

Selon AWS, « Aurora assure des performances jusqu’à 5 fois supérieures à celles d’une base de données MySQL à un dixième du prix d’une base de données commerciale tout en offrant des performances et une disponibilité équivalentes ». La société de Seattle a publié la tarification de ce service de base de données proposé en deux catégories. Une solution 100 % à l’usage où l’utilisateur ne paye pas de montant initial adaptée aux développements, aux tests et autres projets de court terme et une solution dite « Reserved Instance » pour des situations de production où l’utilisateur paye un montant initial auquel il faut ajouter une consommation horaire. Pour chacune des deux offres, AWS propose 5 catégories de performance (db.r3.large, db.r3.xlarge, db.r3.2xlarge, db.r3.4xlarge, db.r3.8xlarge).

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Avec cette annonce, AWS se retrouve à la fois éditeur et libraire en poussant sa solution aux côtés de solution du marché. Une situation qui n’est pas sans poser différents problèmes, notamment de neutralité vis-à-vis des solutions existantes. Tout dépend ensuite du rapport de force entre AWS et les éditeurs présents sur la plate-forme. Etant donné le rapport prix/performance, on peut en particulier se demander l’utilité de continuer à promouvoir MySQL avec lequel Aurora est compatible.