Selon l’enquête BIM Survey de McGraw Hill Construction[1], la France fait partie des pays où l’implantation du BIM est en cours depuis plusieurs années. Si l’usage du BIM (Building Information Modeling ou maquette numérique) peut encore s’étendre, son intérêt est déjà établi.
Actuellement, de plus en plus d’acteurs dans le domaine de la construction – français et plus généralement européens – se tournent vers des solutions BIM. Ceci pour les raisons majeures suivantes :
– Le gain de temps que cela engendre dans la conception du bâtiment, notamment dans la conception de bâtiments types,
– La réglementation française à venir qui veut imposer le BIM dans tout appel d’offre public,
– L’engouement des pays européens pour l’éco-conception.
Les entrepreneurs des plus grands marchés de la construction mondiaux utilisant la maquette numérique déclarent que le BIM les aide à améliorer la productivité, l’efficacité, la qualité et la sécurité de leurs projets.
Le BIM est ainsi une des briques clés pour permettre la collaboration des différents acteurs, mieux contrôler la durée et les coûts. Cependant, de plus en plus d’acteurs du BTP font remonter le besoin d’une solution complémentaire pour assurer une bonne gestion du cycle de vie des projets d’infrastructures qui regroupent souvent plusieurs constructions.
Et pour cause, ils sont très vite confrontés à des problématiques limitantes pour le BIM telles que :
– Le format plan 2D des livrables officiels au lieu de la maquette numérique,
– Le manque de process utilisables notamment pour la revue et la validation des maquettes numériques et des plans,
– L’utilisation de catalogues mais sans process de gestion de ceux-ci (tel que l’envoi d’appel d’offres et la validation des offres émises).
Si le BIM couvre, en effet, le cycle de vie du Bâtiment, il ne fait pas la gestion de celui-ci. Ainsi, afin de parer ces problématiques, les entreprises se tournent vers une synchronisation entre les informations portées par le BIM et par le PLM (Project Lifecycle Management), comme par exemple :
– Stocker la maquette numérique et les plans 2D qui en sont issus dans le PLM,
– Utiliser les processus existants dans le PLM pour permettre une revue et une validation de ces fichiers,
– Gérer les catalogues depuis le PLM et rapatrier les informations validées dans le BIM.
Actuellement, le BIM propose nativement une vue par structure géographique du bâtiment et en optimisant la conception, il est également possible d’avoir une partie de la vue systémique du bâtiment. Mais il manque néanmoins des informations importantes à faire apparaitre dans la gestion du bâtiment :
– La vue systémique complète,
– Une vue des coûts en fonction du budget,
– Une vue des travaux modificatifs émis,
– Une vue d’exigences et de contraintes pour le bâtiment,
– etc.
L’objectif aujourd’hui est donc d’aller plus loin, en optimisant la synchronisation des informations entre le BIM et le PLM, afin de pouvoir bientôt gérer complètement le bâtiment en configuration.
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Ludovic Pinon est Chef de Produit Marketing AEC & CPG chez Lascom
[1]Source : enquête publiée en février 2014. Etude en ligne auprès de 727 entreprises dans 10 pays présentant les plus grands marchés de la construction.