Les smartphones intégrent de plus en plus l’authentification biométrique comme système antivol. De telles techniques, reposant sur les caractéristiques naturelles et innées de chaque individu, telles que ses empreintes digitales, sa voix ou son visage pour confirmer son identité, ont un potentiel évident pour devenir la norme pour la sécurité en ligne et celle des appareils. C’est d’autant plus compréhensible dans ce monde où il est demandé à chacun de définir différents mots de passe longs et complexes, ainsi que de les changer régulièrement pour éviter tout piratage. Les mots de passe oubliés sont un réel cauchemar pour nombre d’entre nous : à tel point, que d’après une enquête menée par l’Université d’Oxford et MasterCard, 93 pour cent des clients et professionnels de la banque préfèrent déjà les données biométriques aux mots de passe et codes dans le cadre des services financiers. En effet, selon les recherches menées par Technavio, le marché des biométriques mobiles devrait connaitre une croissance de plus de 79 pour cent d’ici 2021.

La première ligne de défense des appareils

Les appareils représentent souvent la première ligne de défense des entreprises et, avec l’entrée en vigueur en mai prochain du RGPD, il n’a jamais été aussi important de préserver la sécurité des données sensibles en ligne. Il est donc on ne peut plus logique de chercher à développer un protocole de sécurité ne reposant pas sur un élément aussi faillible que la mémoire humaine. Bien que des solutions de sécurité plus approfondies soient nécessaires à la protection des informations sensibles des entreprises au niveau du réseau, les appareils qui se targuent de présenter des caractéristiques biométriques, telles que les capteurs d’empreintes digitales et la reconnaissance de l’iris, deviennent une réelle nécessité pour de nombreuses entreprises cherchant à minimiser la menace au niveau de leur périphériques. De même, Windows Hello offre aux utilisateurs de Windows 10 des options biométriques pour déverrouiller simplement et en toute sécurité leurs appareils grâce à la reconnaissance faciale ou de l’empreinte digitale. La capacité de combiner ces outils aux mots de passe, pour des authentifications à deux ou trois facteurs optimise davantage la protection.

Des avancées, au-delà des technologies vocales

L’évolution des biométriques s’est effectuée à un rythme effréné depuis la démocratisation des capteurs d’empreintes digitales sur smartphones en 2013 et comprend désormais des domaines, tels que la reconnaissance vocale et le scanner du visage. Le secteur ouvrant la voie en la matière est l’industrie bancaire, au sein de laquelle d’importantes sociétés utilisent la reconnaissance vocale sur leur plateforme bancaire afin d’en renforcer la sécurité. Les banques nationales leaders, telles que la HSBC ont introduit des systèmes d’authentification par reconnaissance vocale pour une connexion plus facile pour leurs clients, tout en leur garantissant davantage de sécurité. Alors que les mots de passe et codes PIN sont déjà soumis à d’innombrables efforts de piratage, visant à dévoiler des informations destinées à rester secrètes, les données biométriques représentent un protocole de sécurité plus complexe, moins évident et par conséquent plus difficile à déjouer. Près de 150 millions de personnes ont déjà enregistré leur empreinte vocale pour s’identifier auprès de centres de contact, et Opus Research prévoit la montée en flèche de ce nombre, jusqu’à 550 millions d’ici 2020.

Le déploiement du scanner rétinien, quant à lui, se fait déjà à l’échelle mondiale depuis un certain nombre d’années dans le cadre de la transition aux passeports biométriques pour les voyages internationaux, confirmant l’identité du passager et aidant à l’identification de faux passeports. Cela représente un important potentiel pour la reconnaissance de l’iris, voire même faciale, et son avenir en tant que composante clé dans de telles industries. Et cela est d’autant plus vrai du fait des appareils connectés, tels que les lunettes intelligentes, de plus en plus présentes sur les lieux de travail et permettant au porteur de réaliser un scan biométrique en temps réel.

Une fois ces technologies pleinement consolidées, il est évident que les biométriques pourraient devenir l’option automatique pour la sécurité de premier niveau. Bien qu’ils ne s’agissent pas encore d’outils de sécurité infaillible, comme cherchent souvent à le prouver les sociétés de sécurité, d’après Worldpay, près des deux tiers des consommateurs souhaitent déjà être en mesure d’utiliser un scanner biométrique pour autoriser des paiements en magasin. Cela démontre de l’adoption rapide et progressive de la sécurité biométrique, qui à son tour stimulera les développements et avancées en matière de solutions de sécurité biométrique.

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William Biotteau est Business Unit Director France – B2B PC & Solutions – Toshiba