Avec son plan de développement 2014-2017 baptisé One Bull, le constructeur historique ambitionne de devenir « l’opérateur de confiance de la donnée en entreprise » et doubler sa marge.
Quand Microsoft a annoncé à l’été 2013 son plan « One Microsoft » (Un Microsoft pour tous, tous pour un Microsoft), on avait compris que l’objectif de l’éditeur était de mettre de l’ordre et de rationnaliser une organisation tirant un peu dans tous les sens. Quand Bull dévoile son nouveau programme « One Bull », on a plutôt l’impression de redécouvrir que Bull existe toujours tant le constructeur est discret ces derniers temps. Il est vrai que le temps où Bull était dans le top10 des constructeurs IT mondiaux est bien loin. Après une sérieuse réduction de son périmètre d’activité, Bull est devenu aujourd’hui un spécialiste avec des positions fortes dans quelques domaines comme la sécurité ou la HPC (High Performance Computing).
Avec ce plan qui couvre la période 2014-2017, Bull se donne comme objectif de devenir « l’opérateur de la donnée en entreprise et de développer des solutions et des services permettant aux entreprises de tirer toute la valeur des informations qu’elles utilisent ou qu’elles produisent ». Le volet financier de ce plan vise à doubler la marge opérationnelle (EBIT) pour atteindre 7% en fin de période.
Mais dans le contenu, il faut avouer que pas grand-chose de surprendra dans ce programme triennal tant les idées sur lesquelles il s’appuie sont dans l’air du temps et n’ont rien de révolutionnaires. « Notre ambition avec One Bull est de fournir à nos clients l’intelligence des données, expliquait Philippe Vannier, Pdg de Bull lors de la présentation de One Bull. En effet, la montée en puissance du cloud, du big data et de l’internet des objets, oblige les organisations à se concentrer sur la manière dont l’information transforme leur activité. Bull bénéficie d’une combinaison unique de 3 domaines d’expertise – la puissance du calcul, l’intégration d’architectures complexes et la sécurité – qui répond à leurs enjeux ».
Le constructeur inscrit ce plan dans une trajectoire dont le maître-mot serait la continuité : HPC en 2010, renforcement dans la sécurité notamment avec le rachat de la société Amesys – dont le Pdg n’était autre que le Pdg actuel de Bull – entrée sur le marché du cloud et prise de participation dans le cloud souverain avec Numergy et incursion dans le M2M, la mobilité et le big data. Bull fait le pari d’améliorer sa propre croissance en se positionnant sur des marchés à plus forte potentiel : Les trois marchés HPC, sécurité, cloud connaissant une croissance respective de 8, 9 et 17 %, ceux du big data et du M2M atteignent 27 et 30 %. C’est là évidemment un raccourci un peu rapide.
Parallèlement à cet objectif autour de la donnée, ce plan s’accompagne d’une réorganisation et d’un recentrage sur les enjeux du cloud et du big data : regroupement des unités opérationnelles Intégration, sécurité et cloud au sein de 2 segments « Data Infrastructure » et « Data Management ». De même, Bull entend concentrer et centraliser la R&D sur les domaines de prédilection de l’entreprise. Enfin, l’entreprise entend faire quelques économies – 30 M€ sur 30 mois – grâce à une simplification de l’organisation avec une organisation commerciale unique et une réduction significative du nombre d’unités opérationnelles par le regroupement autour de 5 clusters au niveau mondial. Mais cette réorganisation ne serait pas accompagnée d’un plan social ou de réduction d’effectifs. Bull compte actuellement 9 300 salariés répartis dans une cinquantaine de pays.