A l’occasion du Criteo IA Lab qui s’est tenu la semaine dernière, Bruno Le Maire, Ministre de l’Économie et des Finances, a annoncé avoir fait appel à Dassault Systèmes, via sa filiale 3DS Outscale, et à OVH de construire un cloud souverain, afin de proposer une alternative aux clouds, principalement américains.
La différence avec les malheureuses expériences précédentes où le gouvernement avait conçu une usine à gaz pour lancer les deux solutions Numergy et Cloudwatt, il s’appuie aujourd’hui sur deux sociétés qui ont déjà fait leurs preuves et qui devraient piloter directement leur solution.
Les motivations pour un cloud souverain sont toujours les mêmes mais elles sont beaucoup pressantes car l’initiative pour lancer Cloudwatt et Numergy remonte à 2010 dans le cadre du projet Andromène qui s’appuyait sur le Grand Emprunt. A l’époque, le gouvernement au travers du FIS (Fond d’Initiative Stratégique) a fait le choix de deux acteurs chacun doté de 225 millions d’euros : Cloudwatt d’une part (avec Orange, la Caisse des dépôts et consignations ( et Thales comme actionnaires) et Numergy d’autre part (SFR, la CDC et Bull). Ce sont donc là dix ans de perdu.
« Tout le problème que nous avons aujourd’hui, c’est le Cloud Act américain, c’est-à-dire la capacité qu’a l’administration américaine d’aller rechercher des données qui peuvent être stockées, par exemple chez Microsoft ou chez Facebook, sans avoir à demander d’autorisation préalable à l’entreprise qui a stocké ces données, expliquait Bruno Le Maire. C’est totalement inacceptable. Et de manière générale, nous combattons les mesures d’extra-territorialité américaines parce que nous estimons que les États-Unis n’ont pas à être le gendarme de la planète sur les données comme sur quelque autre activité que ce soit ».
Pour le ministre de l’économie, Il y a donc urgence pour la France à posséder des opérateurs de cloud souverain et pour l’Union Européenne à trouver un accord avec les États-Unis sur le fonctionnement du Cloud Act. « Nous ne pouvons pas accepter que sans aucun contrôle judiciaire, sans aucune possibilité de recours, n’importe quelle administration américaine, je le redis sans contrôle du juge, puisse aller rechercher des données dans un opérateur de stockage américain sans que l’entreprise française, allemande, italienne ou espagnole qui a stocké ces données ne puisse avoir de possibilités de recours, ne puisse être informée » concluait-il.
Ce sont donc Dassault Systèmes, par le biais de sa filiale 3DS Outscale, et OVH qui ont été choisi par le gouvernement pour constituer les piliers du cloud souverain français.
« Il y a déjà plus d’un an 3DS OUTSCALE, a ouvert la voie de l’innovation au secteur public français, en mettant à disposition le Cloud Secteur Public : la première plateforme Cloud française (IaaS) à destination des organisations publiques et parapubliques afin de les accompagner dans leur transformation numérique », commentait Servane Augier, Directrice du Développement chez 3DS Outscale, en marge de cette annonce.
Quant à OVH, qui tient cette semaine un OVH Summit un peu particulier puisqu’il s’agit du 20e anniversaire de la création de l’entreprise, il se présente désormais comme le numéro Un européen du cloud. L’entreprise vient de lancer une nouvelle gamme Infrastructure. Dotés d’une connectivité très haut débit et de fonctionnalités réseau et de sécurité avancées, les serveurs dédiés OVH de la gamme Infrastructure peuvent se prêter à des usages variés : du traitement de média et vidéo, au calcul haute performance, en passant par de l’analyse financière ou la virtualisation.
Cette nouvelle gamme propose quatre configurations, allant de 99,99 € à 284,99 € par mois. Chacune répond à des usages complémentaires pour bâtir sa propre infrastructure cloud.
Les serveurs INFRA-1 et INFRA-2 sont particulièrement adaptés au traitement médias/vidéos ou encore aux applications 2D/3D. Les serveurs INFRA-3 permettent de déployer des architectures haute performance (virtualisation ou conteneurisation), mais également de réaliser des analyses complexes ou encore des parcs de bureaux virtuels. Enfin, l’INFRA-4 répond aux besoins d’exécution de charges de travail complexes, de déploiement d’environnements virtuels et de conteneurs. Intel Xeon Scalable Processor de seconde génération.