Jeudi, Criteo le spécialiste du ciblage publicitaire français mais coté au Nasdaq, a vu son titre plonger de 23% pour se retrouver à son niveau le plus bas de son histoire. Terrible quand on sait que le prix d’introduction de 31 dollars avait été dépassé de plus de 35% le soir même de la première cotation en octobre 2013. La raison de ce « jeudi noir » Le lancement par Apple d’iOS 11.2. Le système d’exploitation est doté d’une nouvelle fonctionnalité destinée à mieux protéger les données personnelles des internautes surfant sur Safari. L’ITP (Intelligent Tracking Prevention) limite en effet à 24 heures l’utilisations des cookies. Or ces derniers sont une mine d’or pour la licorne française car elle lui permet de pousser des publicités considérées comme conformes aux préférences des utilisateurs. Début novembre, l’entreprise parisienne avait estimé entre 9% et 13% l’impact sur son chiffre d’affaires des nouvelles règles imposées par la firme à la pomme. Mais voilà qu’elle vient de revoir ce pourcentage à la hausse et évoque à présent un manque à gagner de 22% en 2018.
Dans une note publiée le mois dernier, Jeffries s’inquiétait par ailleurs de la mise en œuvre par l’Europe au mois de mai prochain du RGPD, destiné lui aussi à mieux protéger les données personnelles des internautes.
« Nous sommes concentrés sur le développement d’une solution alternative et durable sur le long terme alignée sur les intérêts des utilisateurs d’Apple, des éditeurs et des publicitaires », a réagi Criteo dans un communiqué. « Au-delà de l’obstacle que représente l’ITP pour la croissance annuelle de la société, nous sommes confiants sur les perspectives de croissance de Criteo ». Pas sûr que cela rassure les investisseurs. Le « jeudi » noir s’est en effet prolongé par un « Black Friday » un peu particulier puisqu’à l’heure où nous écrivons ces lignes le titre a encore perdu 5,36% supplémentaires pour atteindre 23,10 euros.
La fin du rêve pour la licorne ? Rien n’est moins sûr. Ce qui est sûr en tout cas, c’est que le coup porté par Apple est un sérieux coup de semonce pour tous ceux qui pensent que l’on peut gagner facilement de l’argent en surveillant de près les goûts des internautes.
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