Dix ans déjà que par avocats interposés, les deux fabricants d’électronique Samsung et LG se livrent à une guerre permanente.
Tant sur les revendications de brevets, que sur la publicité ou les préannonces de produits concurrents, la bataille entre Samsung et LG nourrit la presse électronique,.
Mais à Berlin, il y a dix jours, à l’IFA, la principale exposition d’électronique européenne, une étape a été franchie, on en est venu presque aux mains. Une équipe de dirigeants de LG à l’ouverture de l’exposition aurait détruit les portes de plusieurs machines à laver « en les testant ». L’affaire sur place est allé assez loin puisque LG a payé les quatre machines abimées à 2700 dollars pièce, la police locale ayant été saisie de l’affaire. Les machines en question disposent de capteurs pour optimiser la consommation d’eau et d’électricité en fonction du poids et les interfaces pour mobiles permettent de les piloter à distance, des arguments développés aussi par LG sur ses produits. La presse coréenne rappelle qu’en septembre 2013, c’est LG qui avait fait un procès à Samsung pour une publicité comparative très méprisante sur ses réfrigérateurs d’avant garde. Dans le domaine des mobiles, le nouveau G3 qui représenterait 50% des bénéfices de LG est souvent présenté comme le « tueur de Galaxy S5 » le mobile phare de chez Samsung.
Une concurrence exacerbée
Lors du salon CES de las Vegas, en janvier dernier, la bataille de communication prenait pour cible les grands écrans Oled incurvés qui paraissaient sortir de la même usine. Bref, sur tous les fronts de l’électronique grand public, les deux firmes s’affrontent à coup d’effets médiatiques. Chez Samsung, à la suite de l’IFA, le communiqué est laconique : « En dépit de nos efforts pour éviter une nouvelle confrontation et l’escalade de la situation, la société en question a terni non seulement l’image de marque de Samsung, mais aussi la réputation de nos employés en faisant des revendications calomnieuses sur le fait que nos machines étaient défectueuses ». Du coté de LG, on prétend vouloir enterrer l’affaire : « Si l’on avait voulu nuire à notre concurrent et saboter leur matériel, nous n’aurions pas envoyé nos dirigeants. C’est une habitude, chez tous les constructeurs, d’aller étudier les produits concurrents, lors des expositions. Nous espérons que cet incident n’est pas destiné à nous nuire, nous le premier vendeur au monde de machines à laver. » Pour les observateurs étrangers qui ont parfois vu les équipes coréennes dîner ensemble dans des expositions américaines, l’affrontement n’est pas toujours permanent mais profite finalement à la notoriété les deux firmes qui sont toujours mises en avant face à leurs concurrents japonais, considérés en Corée comme des ennemis historiques depuis l’occupation de 1910 à 1945.