FeedHenry, la firme qui a été rachetée, par Red Hat en fin d’année dernière, a révélé l’importance croissante des outils pour rendre accessibles sur des mobiles les applications classiques.

Le Mbaas, vous connaissez ? Il  ne s’agit pas d’une nouvelle branche du parti socialiste syrien mais du « Back end mobile » en tant que service (MBaaS signifie Mobile Back end as a service ). Ce service, une sorte de middleware, tente de combler l’écart entre les plates-formes d’application traditionnelles et les applications mobiles. Microsoft a fait des émules, son « mobile first » commence à prendre, depuis que l’on s’est rendu compte que les PC étaient souvent moins pratiques à raccorder aux clouds qu’une tablette ou un smartphone. Red Hat avec sa plate forme issue du rachat de l’éditeur irlandais FeedHenry, vient donc juste de compléter sa panoplie de chasseurs de développeurs, car sans applications attrayantes, les OS et leurs écosystèmes périclitent. Les autres « parrains » de l’édition logiciel qui surveillent jalousement leurs terrains de chasse ne devraient pas tarder à sortir leurs chéquiers pour s’offrir les dernières entreprises qui pourraient leurs tailler des croupières.

Le rachat de Parse par Facebook a fait office d’alerte

Pour tous les cabinets d’études, le mouvement vers «mobile- first » dans le développement d’applications est en passe de s’imposer comme le nouveau standard des applications internes. Les développeurs sont à la recherche de cadres et d’outils pour créer des applications mobiles innovantes sans pour autant sacrifier leurs investissements logiciels passés. Le paysage du développement d’applications mobiles reste encore en ébullition. Il ne se passe pas de journée où l’on ne nous annonce un rachat ou une application miracle sécurisée.

Les Mbass, cette nouvelle génération de middleware, révélée par le rachat de Rad Hat, permet de raccorder toutes les interfaces de programmations (les API) et les fonctions qui permettront de créer rapidement de nouvelles applications mobiles et de les relier aux applications d’entreprise classiques.

La croissance sans précédent des plates-formes de Back end mobiles depuis deux ans interpelle tous les éditeurs. L’acquisition par Facebook de l’éditeur Parse a été le véritable révélateur, un coup de tonnerre pour ceux qui considéraient les réseaux sociaux comme une mode. Facebook a su créer un écosystème mobile, en plein essor, lié à son réseau social qui a déjà attiré une grande part de la communauté des développeurs de jeux mobiles, au grand dam de Microsoft qui fait des pieds et des mains pour s’imposer depuis des années dans ce créneau.

Le marché de l’entreprise en ligne de mire

D’autres startups et des spécialistes mobiles peu connus tels que AnyPresence, Appcelerator, FeedHenry ( désormais Red Hat, donc), Kinvey, Kii et Kony qui se concentrent sur le marché des entreprises se retrouvent en lice avec les outils des éditeurs traditionnels, comme ceux d’IBM, Microsoft, Oracle, Suse et Red Hat, tous en quête de parts de marché. Dans le même temps, les fournisseurs de services « orientés cloud » comme Amazon, Google, VMware, PIvotal, Salesforce ont ajouté des couches d’abstraction « mobile » à leurs architectures, créant un marché aussi encombré qu’en mutation rapide.

Pour le cabinet d’étude Gigaom qui fournit ses travaux d’analyses aux principaux acteurs, le marché des MBaaS est composé de fournisseurs issu de quatre marchés clés : les fournisseurs de back ends mobiles, les « pure Player », les fournisseurs MEAP (Mobile Enterprise Application Platforms) et les MADP (Mobile Application Development Platform) traditionnels, les fournisseurs de plate formes PaaS, et les promoteurs d’outils pour gérer les API.

Au cours des 24 prochains mois, toujours selon Gigaom, le marché des MBaaS sera perturbé par cinq vecteurs :

1 -une convergence des caractéristiques de plusieurs générations de produits

2- L’importance croissante du développement d’applications pour la téléphonie mobile

3- La nécessité d’accroître le contrôle des données et la nécessité de débloquer des silos de données d’entreprise

4- l’influence croissante des spécialistes de type DevOps

5- Les méthodologies Agile dans le développement mobile.

Dans les prochaines années, les  différences entre MBaaS et PaaS vont s’estomper, et les vendeurs vont créer une « pile de développement » plus intégrée. À court terme, selon le conseil de Gigaom, les entreprises doivent répondre à leurs besoins avec des outils qui fournissent la plus grande flexibilité dans le déploiement .