Si l’adoption du cloud par les entreprises croit de manière assez limitée, selon le récent rapport de la firme d’étude Juniper Research, le « contenu digital » disponible dans le cloud devrait croitre de plus de 60% jusqu’à 2019 pour atteindre la somme folle de 154 milliards de dollars.
Cette source de revenus espérés conditionne même la santé des opérateurs qui se posent des questions sur la rentabilité de la seule location de tuyaux et de serveurs dans les datacenters. Comme le soulignait le patron d’Orange, des firmes comme Netflix, Google Facebook et bien d’autres jouissent davantage des infrastructures qu’ils ne participent à leur maintenance. Mais la neutralité du Net serait mise à mal si les grands de la vidéo, du jeu et de la musique commençaient à payer leur réelle part de bande passante. Du coup, ce sont les opérateurs qui veulent aussi offrir du service. Le discours de Jean Marie Messier en 2000, patron de Vivendi était d’avant garde lorsqu’il précisait, au rachat d’Universal, que l’avenir des télécoms était dans les contenus et pas dans les tuyaux. Un discours qui est toujours tenu par la direction de Vivendi qui a racheté 80% de Dailymotion le 7 avril dernier.
Une progression de 9,4% sur 5 ans
Le marché actuel du contenu digital est déjà important puisqu’il représentait 99 milliards en 2014 et devrait donc augmenter à un taux annuel moyen de 9,4 % au cours des cinq prochaines années.
Ce sont les jeux en ligne et ceux pour mobiles qui représenteront la plus grande part de ce chiffre d’affaires, les joueurs préférant les supports numériques virtuels aux DVD.
Environ un tiers du chiffre d’affaires du contenu numérique viendra des offres de streaming vidéo en 2019. C’est le succès de plates-formes telles que le magasin en ligne de la firme de jeu Spotify, qui a maintenant plus de 125 millions d’utilisateurs.
Les grands opérateurs de réseaux mobiles aimeraient bien participer à la fête en proposant des abonnements mensuels et c’est d’ailleurs ce qui explique les différent partenariats signés par Spotify, Orange et Deutsche Telekom en Europe. De leur coté, AT & T et Verizon aux USA, font déjà de plus en plus d’offre de services à travers leurs réseaux fixes et mobiles. Internet et la télévision payante, le jeu sur tous les supports font partie des arguments de ventes des nouveaux forfaits de la 4G mais aussi des abonnements fixes. La combinaison 4×4 (fixe, mobile, internet et tv) revient en boucle dans toutes les publicités. La « gamification » de l’environnement est l’un des points les plus convaincants du rapport Juniper Research. Pour le cloud, « réservoir » de ressources pour les tuyaux, la richesse est aussi dans les contenus le plus souvent consultés.