A l’occasion de sa première Université du Numérique, le Medef a rassemblé des spécialistes du digital et des chefs d’entreprises et symbolise la prise de conscience de la transformation à laquelle elles sont toutes confrontées.

Avis partagé par Pierre Gattaz dans son discours introductif pour qui « quels que soient le secteur et l’entreprise qui sont les vôtres, (Banque, Energie, Immobilier, Aérospatial, Transport,…), protégés ou non, ils sont et vont être attaqués, et cela d’autant plus qu’ils présentent des positions de rente économiques attractives.
Ainsi, qu’il s’agisse d’Uber dans les transports, d’AirBnB dans le tourisme, de Lending Club dans la finance ou de Zillow dans l’immobilier, tous court-circuitent les structures classiques et font sortir de nulle part des plateformes reliant directement fournisseurs et consommateurs ».
L’Europe et le marché numérique unique, le financement de l’innovation, la sécurité et la confiance dans le numérique, telles sont quelques questions de cette première journée. L’Europe a un potentiel plus important que le marché nord-américain mais n’est pas encore parvenu à construire un marché unique du numérique. Cependant, la capacité d’innovation existe, les consommateurs. Et pourtant l’Europe du numérique est très en retard. Un thème qui avait été largement développé dans le rapport Lemoine sur la transformation numérique de l’économie française et qu’a repris son auteur qui considère que « les grandes entreprises et l’administration sont lentes dans leur transformation ».
Pourquoi L’Europe est-il devenu le terrain de jeu des entreprises américaines du numérique et pas seulement les GAFA ? D’abord, l’unicité du marché américain de près de 400 millions de consommateurs permet aux firmes locales de se développer et de devenir profitable et être en excellente position pour s’installer dans les différents pays européens. Finalement, sur ce point, le numérique ne change rien à un problème largement connu dans l’économie traditionnelle. Autre avantage dont bénéficient largement les entreprises américaines que l’on qualifie avec pudeur d’optimisation fiscale qui se traduit simplement par le fait qu’elles payent très peu d’impôts.
Les entreprises européennes, elles, doivent se colleter avec 27 marchés différents et morcelés. Ensuite, « la défense des intérêts existants n’existe pas vraiment aux Etats-Unis et a permis l’émergence de nouveaux acteurs » expliquait Thibaud Simphal, directeur général d’Uber France qui prêchait en même pour sa paroisse. « Le droit anglo-saxon est beaucoup adapté à l’émergence de nouveaux modèles ».
Parmi les autres faiblesses de l’Europe face au numérique, Didier Mama, vice-président Big Data ventes pour la région EMEA, pointe le fait que « notre culture scientifique de nouveaux jeunes diplômés n’est pas accompagnée de la culture technologique suffisante. Par innover c’est prendre des risques et pour le calcul d’un ROI n’est pas adapté ». Une étude du World Economic Forum montrait que la France était très mal classée sur la prise de risque.
Jean-Pierre Corniou (à gauche) et Didier Mama (à droite)






 
                         
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