Microsoft a réalisé un excellent exercice 2018 clos le 30 juin avec un chiffre d’affaires 110 milliards de dollars en croissance de 14 % et un bénéfice net de 16,5 milliards de dollars.

C’est donc la première fois de son existence (Microsoft a été créé en 1975) que Microsoft dépasse le seuil symbolique des 100 milliards de dollars. « Nous avons eu une année incroyable, dépassant les 100 milliards de dollars de chiffre d’affaires grâce à l’attention constante de nos équipes sur le succès client et la confiance que les clients accordent à Microsoft », commentait Satya Nadella, PDG de Microsoft dans un communiqué. « Nos investissements dans le cloud intelligent et les technologies Edge sont payants, et nous continuerons à atteindre de nouveaux marchés en pleine croissance grâce à une innovation forte. »

C’est la première année depuis que Satya Nadella en février 2014 est aux commandes de l’entreprise que Microsoft réussit un exercice avec une forte croissance. Les années suivantes ont été un peu chaotiques sans grande tendance à la hausse et à la baisse. Mais assez clairement le successeur de Steve Ballmer a donné une nouvelle impulsion à l’éditeur. Résultat, alors que l’action a suivi une forte hausse. En quatre plus de quatre années, elle est passée de 38 dollars que Satya Nadella a été nommé CEO à plus de 104 dollars aujourd’hui. Avec une capitalisation boursière de plus de 800 milliards de dollars, Microsoft est une des sociétés les plus valorisées au monde. Seuls Amazon et Apple peuvent rivaliser à ces niveaux-là.

Il avait donné deux directions fortes sur le mobile et le cloud réunit dans le slogan : Mobile First, Cloud First. Sur le premier, Microsoft n’a clairement pas réussi et est quasiment sorti de ce marché avec une présence sur le segment des tablettes. Sur le second, le résultat est au rendez-vous puisque Microsoft s’est établi comme le numéro 2 du cloud public, assez loin il est vrai d’AWS. Selon les chiffres fournis par le cabinet Synergy Research, le Cloud public représente environ 60 milliards de dollars, désormais plus important que le marché des serveurs.

Au premier trimestre, AWS aurait 33 % de ce marché devant Microsoft désormais crédité de 13 % et Google 6 %. Les premiers fournisseurs de services cloud investiraient quelque 10 milliards de dollars par an. La grande différence entre AWS et Google d’un côté et Microsoft de l’autre est que les premiers sont nés dans le cloud alors que Microsoft est issu de l’ancien monde, celui de l’informatique dite on-premise et est donc obligé d’opérer une transition technologique, commerciale avec ses partenaires – Microsoft réalise 95 % de son chiffre d’affaires en mode indirect – et de business model. D’autant que Microsoft n’a pas été particulièrement en avance dans cette évolution. En 2008, l’éditeur avait lancé le projet de cloud Red Dog et a lancé ses premiers services en 2010. Mais c’est seulement en 2013 que Microsoft pouvait prétendre avoir sur une Azure une offre comparable à celle d’Amazon. Cette transition semble donc être bien avancée et commence à porter ses fruits. Parmi les grands clients de Microsoft en service cloud, on peut mentionner Walmart, GE, Bayer ou Starbucks. IBM quant à lui est plus orienté sur des services de cloud privé.

L’évolution des entreprises utilisatrices du CAPEX (Capital Expenditure) vers l’OPEX (Operating Expenses) est en fait un transfert des investissements qui sont désormais réalisés par les fournisseurs de cloud. Malgré son appellation trompeuse, le cloud repose bien sur des data centers de plus en plus importants.