Après Google qui avait installé des machines Power sur sa Google Cloud Platform en complément de serveurs Xeon, c’est au tour de Microsoft qui installera des systèmes Power dans son cloud Azure

Microsoft va installer systèmes Power9 standard qu’il rendra bientôt disponible sur le cloud public Azure indique notre confrère The Next Platform. Cette tactique contraste vivement avec celle de Google. Il y a six ans, Google cherchait une alternative aux processeurs Xeon d’Intel, principalement pour faire tourner certaines applications. Google a participé à la création de l’OpenPower Foundation avec IBM, Mellanox Technologies, Nvidia, et Tyan.

En 2015, Google présentait sa propre carte mère à deux sockets basée sur le processeur Power8 et un an plus tard, elle s’associait à Rackspace Hosting pour créer le système « Zaius » basé sur le processeur Power9. Au printemps 2018, alors qu’IBM lançait ses systèmes Power9. Google a récemment ajouté des instances Power9 basées sur l’hyperviseur PowerVM d’IBM et ses serveurs Power S922 à son cloud public Cloud Platform. Google a également déclaré avoir testé le processeur Power9 en tant qu’hôte pour ses moteurs de calcul TPU (TensorFlow Processing Unit) pour les charges de travail de deep learning.

Microsoft souhaite élargir les possibilités d’application de son cloud Azure à tous les types de charges de travail et va installer des systèmes Power9 sur Azure dans le cadre du « Project Olympus ». Microsoft utilisera l’opérateur de cloud spécialisé, Skytap, pour exécuter des systèmes basés sur Power dans le cloud Azure.

Dans le cadre de l’accord conclu entre Microsoft et Skytap, Microsoft achète des serveurs Power S922 à deux sockets à IBM et les installera dans l’une des régions Azure. À la différence du serveur Zaius de Google et de Rackspace Hosting, ces serveurs pourront peut exécuter l’hyperviseur PowerVM qui supporte ainsi AIX, le système d’exploitation IBM Unix, ainsi que Linux. L’hyperviseur PowerKVM créé par IBM et Google ne prend en charge que Linux.

Le service proposé par Skytap et Microsoft s’exécute dans le nuage Azure et ExpressRoute est redirigé vers les centres de données locaux ou entre les régions Microsoft Azure.

Cette approche consistant à intégrer des plates-formes étrangères dans les data centers Azure n’est pas nouvelle. Cray et Microsoft ont annoncé en octobre 2017 un accord prévoyant la mise en location de superordinateurs Cray XC40 sur le cloud Azure. Et plus récemment, Microsoft vient de signer un contrat avec une startup appelée CloudSimple, qui permettra aux clients d’exécuter des machines virtuelles VMware ESXi, ainsi que la version simplifiée de la virtualisation réseau NSX (appelée NSX-T) et du stockage virtualisé vSAN, le tout sur le même réseau.

Les instances Power sur le cloud Azure seront en disponible en mode privé avant la fin de cette année et leur disponibilité commerciale est prévue en janvier de l’année prochaine. Il est difficile de savoir quand les machines virtuelles Power seront disponibles sur le marché Azure mais cela devrait intervenir avant la fin de 2020.

Une fois que Microsoft aura acquis de l’expérience avec les systèmes Power, il pourra créer ses propres machines et éventuellement les déployer de manière beaucoup plus large. Ou encore, il pourrait même faire appel à l’équipe de Skytap pour l’aider à mieux intégrer les charges de travail en environnement Solaris dans le cloud Azure. Beaucoup de personnes qui ont fondé Skytap et qui y travaillent encore sont venues de Microsoft.