A l’occasion de sa première conférence bi-annuelle en Europe, à Paris, la Fondation OpenStack publié lune photographie des déploiements chez les utilisateurs. Du côté de l’offre, le logiciel open source est au cœur de positionnement des différents acteurs.

Les résultats de la dernière enquête (OpenStack User Survey Insights: November 2014) réalisée par le cabinet Moor Insights & Strategy que vient de publier la Fondation OpenStack montre une évolution assez sensible vers le mode production depuis mai 2014. Pour l’heure, pour ce mode production, l’utilisation dominante d’OpenStack reste la mise en œuvre de cloud privé on-premise (c’est-à-dire dans les data centers) par les entreprises devant des clouds hébérgés chez des fournisseurs spécialisés. Même si la Fondation OpenStack promeut les entreprises hors secteur IT – le prix du super user a été attribué cette année au Cern – c’est ce dernier qui est largement en pointe devant les secteurs acamédiques (pour accéder à la liste des entreprises utilisatrices : OpenStack users by industry). Les Etats-Unis restent largement dominant avec près de la moitié des installations qui témoignent de l’influence de l’insdustrie IT américaine. Toutefois, la localisation des contributeurs est largement internationale.

Les facteurs qui favorisent le choix d’OpenStack dans la mise en œuvre recouvrent à la fois ceux du cloud et de l’open source : innovation, ouverture, réduction des coûts, indépendance des fournisseurs sont les plus souvent cités. L’enquête donne aussi des enseignements intéressants sur d’autres éléments comme le type d’applications mises en œuvre ou d’hypeviseurs utilisés. Concernant ce dernier, c’est KVM qui arrive très largement en tête devant QEMU et NSX. Vient ensuite des configurations bare metal. L’interaction avec d’autres clouds est une situation qui est déjà assez répandue avec Amazon en tête devant d’autres infrastructures de clouds qui ne sont pas précisés. Le choix d’AWS n’est pas surprenant tant ce dernier domine actuellement le marché du cloud public (Services Cloud : Microsoft et IBM se rapprochent d’AWS).

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Un secteur en pleine ébullition

Du côté de l’offre, depuis quelques moins, des opérations de fusions-acquisitions multipliées autour d’OpenStack témoignant de l’intérêt que portent les granda acteurs autour de cette offre d’infrastructure de cloud. En juin dernier, Red Hat rachetait la société de services eNovance dont l’expertise sur OpenStack est reconnue. Créé en 2008, eNovance aide les fournisseurs de services et les entreprises à bâtir et déployer des infrastructures Cloud. eNovance aide aussi les grandes organisations à gérer un grand nombre d’applications web clientes sur plusieurs des plus grands clouds publics du monde. Red Hat et eNovance étaient partenaires depuis 2013 avec comme objectif commun d’accélérer l’adoption de la distribution OpenStack de Red Hat (Red Hat Enterprise Linux OpenStack). Juste avant le rachat, Red Hat et eNovance avaient annoncé une extension de leur partenariat avec comme objectif d’OpenStack des innovations de télécommunication et de virtualisation des fonctions réseau (NFV), avec l’ambition de développer une offre de télécommunication de classe opérateur basée sur Linux, l’hyperviseur KVM (Kernel-based Virtual Machine) et OpenStack.

La société française figure dans le Top 10 des contributeurs au projet OpenStack et était membre Gold européen de l’OpenStack Foundation. eNovance faisait état de plus de 150 clients internationaux à son actif, parmi lesquels Alcatel-Lucent, AXA, Cisco, Cloudwatt et Ericsson. Cette transaction a été finalisée sur un montant de 70 M€. Cette opératon faisait suite au rachat de la société Inktank pour 175 M$. Inktank est un éditeur qui a développé un logiciel de stockage en modes objet et bloc pouvant compléter le système de fichier Gluster file system de Red Hat. Ceph est particulièrement présent dans le monde OpenStack.

Alors qu’EMC rachetait Cloudscaling pour 50M$ lui donnant ainsi une entrée dans l’univers OpenStack, HP procédait à l’acquisition de la société Eucalyptus. Au-delà d’apporter la compatibilité des produits cloud OpenStack d’HP à AWS, Eucalyptus est connue pour avoir été fondée par Marten Mickos, le fondateur de l’éditeur de bases de données MySQL, racheté par Sun début 2008, lui-même racheté par Oracle un an plus tard. L’arrivée de Marten Mickos dans la corbeille a joué un rôle non négligeable, celui-ci prenant chez HP la responsabilité stratégique des activités cloud.

Dernière opération dans ces récents mouvements, Cisco acquérait lui-aussi en septembre des technologies OpenStack en mettant la main sur la société Metacloud. Une initiative qui s’inscrit dans une alliance scellée depuis longtemps déjà avec EMC et VMWare ayant donné naissance à VCE, une entité destinée à construire une offre de services cloud incluant des solutions de « compute, storage et networking » aux trois partenaires. Une alliance qui semble connaître récemment quelques soubresauts. Il y a quelques jours, Cisco réduisait à 10 % sa participation dans VCE.