Dans un contexte d’accélération de la transformation numérique, le secteur de la maintenance informatique mène une révolution en profondeur. Pour aider les entreprises à innover, les mainteneurs sont devenus des fournisseurs de services.

Fluidifier l’infrastructure IT

Un mainteneur de nouvelle génération doit assurer des services qui vont bien au-delà de la seule installation et de la maintenance hardware. Ses compétences doivent remonter jusqu’aux couches supérieures des infrastructures serveur, stockage et réseau. Il doit ainsi être capable de prendre à sa charge l’installation de l’ensemble d’une infrastructure Cloud privé à partir du cahier des charges d’une entreprise, avec un contrat de services où figure la maintenance des équipements, mais aussi l’exploitation des infrastructures, la maintenance logicielle d’infrastructure et différents services à valeur ajoutée comme le DRP ou les sauvegardes, sur une durée de 5 à 7 ans, en intégrant l’évolution des plateformes sur cette période.
Les entreprises ne recherchent plus un mainteneur informatique, mais un partenaire capable de délivrer tous les services liés à la gestion d’infrastructures tant « legacy » que Cloud privé, Cloud hybride, Cloud hébergé chez un tiers et Cloud public à terme. Il est désormais indispensable de décharger une DSI de toutes les tâches de gestion de son infrastructure physique ou virtualisée. Nous pouvons considérer que le métier de mainteneur est devenu celui de gestionnaire de l’ensemble des couches IT, jusqu’à la virtualisation de l’infrastructure.

Le mainteneur doit prendre à sa charge la complexité des contrats et la diversité des intervenants.

Dans cette démarche de services de bout en bout, le mainteneur doit assurer pour l’entreprise un service managé qui va en quelque sorte gérer la complexité, le nombre de contrats de maintenance de telle ou telle partie de son système d’information, ainsi que le nombre d’intervenants amenés à travailler à un moment où à un autre dans cette infrastructure, jusqu’aux constructeurs eux-mêmes.

Cette démarche permet à la DSI d’avoir un interlocuteur unique qui gère l’ensemble du patrimoine IT quel qu’en soit la diversité et la complexité, que les ressources soient portées par l’infrastructure on-premise de l’entreprise, un fournisseur de services de Cloud public ou un opérateur de data center. Le mainteneur doit être capable de gérer cette diversité d’un point de vue horizontal auprès de ces différents acteurs, mais aussi de manière verticale, en montant en valeur au-dessus de la maintenance hardware avec la gestion des OS, des baies de stockage de toutes les briques logicielles embarquées dans les équipements réseau jusqu’aux couches de virtualisation et d’hyper-convergence. Les derniers évènements catastrophiques de crash de data center montre l’impérieuse nécessité de garantir aux clients une gestion globale des infrastructures intégrant la pérennité et l’intégrité des systèmes.

Un contrat unique agrégeant l’ensemble des intervenants amenés à travailler sur les différentes briques techniques simplifie le travail des équipes d’exploitation au quotidien et permet aux entreprises d’économiser de 10 à 20% et parfois jusqu’à 30% du coût total.

Une compétence sur l’ensemble du cycle de vie des infrastructures

Les mainteneurs classiques doivent aujourd’hui se réorienter sur les services et les usages. Un mainteneur ne peut plus se positionner sur la seule phase de maintenance des installations matérielles, mais bien sur le cycle de vie des infrastructures dans son ensemble. L’entreprise veut bénéficier d’un service clé en main, intégrant la maintenance constructeur mais aussi des extensions de garantie et le maintien en conditions opérationnelles de matériels aussi longtemps que les DSI en auront besoin.

Par ailleurs, un mainteneur doit pouvoir gérer des systèmes qui ne sont plus supportés par leurs constructeurs depuis plus de 15 ans parfois ! Ces systèmes que l’on pourrait considérer comme obsolètes ne représentent qu’une poignée de machines mais celles-ci sont souvent critiques pour le business de l’entreprise. Néanmoins, le faible nombre de machines ne justifie pas toujours le maintien de compétences en interne sur des technologies désormais considérées comme obsolètes. A cela s’ajoutent les nouvelles technologies et une transformation profonde de la gestion des ressources informatiques avec la bascule vers le Cloud. Le gestionnaire d’infrastructure doit être en capacité de garantir globalement tous ces composants quel que soit le choix technologique fait pas le client. Le service aux infrastructures doit prendre en compte tout cela en mixant engagement, pérennité et prix.

La migration des entreprises vers le Cloud réduit mécaniquement le volume d’infrastructures à maintenir mais pas les ressources informatiques qui partent dans le Cloud public. Les mainteneurs ne peuvent plus se contenter de proposer une prestation de services limitée à une maintenance basique des équipements, mais bien de créer de la valeur ajoutée sur la gestion des infrastructures. L’avenir des mainteneurs est de proposer ces services à haute valeur ajoutée sur l’ensemble des infrastructures, du legacy jusqu’au Cloud en agrégeant tous les services pour en garantir la bonne disponibilité et la pérennité.
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Par Stéphane Hascoët, CEO de Jiliti