Tous les piliers de l’ère de la mobilité étaient présents lors du Mobile World Congress 2016, entre la rafale d’annonces produit concernant de magnifiques gadgets et la réalité virtuelle mise à l’honneur. Voir Qualcomm, Intel, Ericsson et Nokia prendre place parmi les stands du MWC nous aide à réaliser que nous assistons à un moment décisif de notre époque, où tout est dirigé par l’interconnexion.

Voitures connectées, drones connectés, commerce connecté, individus connectés et maison connectées étaient sous le feu des projecteurs, tous alimentés par l’Internet des Objets (IoT), le Cloud, les systèmes sans fil de la 5G et les capacités SD-WAN. Ce qui nous donne finalement le sentiment de vivre dans le monde des Jetsons, cette série animée de science-fiction très populaire aux Etats-Unis.

Mais toutes ces innovations m’amènent à me demander: Quels exemples concrets puis-je trouver où le Cloud et l’IoT améliorent réellement nos vieilles industries (tout en gardant les pieds sur terre j’entends) ? Parce que si l’Internet des Objets et le Cloud pouvaient transformer ces industries, ils pourraient alors transformer toutes les autres.

C’est ainsi que j’ai découvert un cas de figure édifiant, appelé L’Internet des vaches, de l’entreprise Fujitsu. Fujitsu a développé un service SaaS, sous Microsoft Azure, qui lit et analyse les données d’un podomètre spécialement désigné pour être fixé à la patte d’une vache. Ce podomètre permet de détecter précisément la période de chaleurs de la vache, ou encore son taux de fécondité, afin de déterminer le meilleur moment pour l’inséminer.

Il s’est avéré que cette question de l’insémination a été à travers les siècles un épineux problème à résoudre pour les éleveurs. Ils avaient traditionnellement établi une évaluation visuelle (par exemple une chaleur permanente), mais le problème est que dans 60% des cas, la période de chaleurs survient la nuit, quand l’éleveur est endormi. Résultat, l’éleveur manque le moment opportun, ce qui entraine la baisse des taux de conception et la diminution d’une production de lait constante, tandis que les coûts opérationnels de la ferme augmentent.

Fujitsu a réussi à développer un algorithme capable de détecter la période de chaleurs d’une vache, via un taux de mouvements supérieurs à la normale enregistré par le podomètre, et fourni à l’éleveur un rapport de suivi heure par heure. Cela permet alors à l’éleveur de connaitre le meilleur timing pour inséminer une vache, de détecter rapidement la grossesse et de prédire l’échéance. Ils peuvent même détecter en avance des signes de maladie. Les éleveurs n’ont besoin que des podomètres, d’un petit récepteur connecté à la connexion Internet de l’éleveur (installé à moins de 150 mètres des vaches) et d’une inscription au service Fujitsu’s GYUHOTM (traduction japonaise pour « mesure des vaches ! »).

L’élevage et l’agriculture représentent des secteurs alléchants pour l’Internet des Objets et la technologie de l’interconnexion, et ceci n’est qu’une des nombreuses initiatives développées pour le bétail grâce aux prémices de l’IoT. D’après Telephonica, les investissements dans les technologies agricoles devraient atteindre 4,4 milliards de dollars cette année rien qu’aux Etats-Unis, faisant de l’agriculture le secteur où les investissements sont les plus importants, devant la technologie appliquée aux finances et à la santé.

Une récente étude de Beecham Research suggère que l’Internet des Objets pourrait être la clé pour aider l’industrie agricole à relever le défi d’augmenter la production alimentaire de 70% afin de nourrir les 9,6 milliards d’êtres humains qui composeront la population mondiale d’ici 2050.

Donc nous y voici, le monde est gracieusement sauvé par l’Internet des Vaches et l’interconnexion absolue.

 

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Mark Anderson est Directeur, Global Solutions Architects EMEA chez Equinix