En 2015, plus d’un milliard d’euros ((+ 138% en 2014) ont été levés pour soutenir la croissance des startups du numérique en France, un chiffre qui a plus que doublé par rapport à l’année dernière. C’est ce qu’indique le baromètre interactif des startups françaises (www.barometre-startups.org), fondé sur l’analyse croisée de 1000 startups, 2000 levées de fonds, et 500 investisseurs sur une année réalisé par Capgemini et eCap Partner.
Et cela ne tient même pas compte de certaines levées de fonds majeures de l’écosystème qui n’entrent pas dans le périmètre de cette étude, car elles concernent des sociétés âgées de plus de sept ans au moment de leur opération de financement. Ce montant record atteste d’une nouvelle profondeur de marché : les « Venture Capitalists » français historiques sont à la fois plus actifs, mieux épaulés par leurs homologues étrangers, mais également soutenus par des entreprises et des business angels plus nombreux. Cette tendance haussière touche tous les secteurs d’activité (de l’agriculture à l’industrie) et toutes les maturités d’entreprise.
Anatomie et cycle de vie des startups du numérique française
Sans surprise, les startups de notre échantillon sont majoritairement situées en Ile-de-France (61% du nombre total). Les régions Rhône-Alpes et PACA arrivent en deuxième et troisième positions, et représentent chacune près de 17% des startups non franciliennes.
Sur le plan macro-économique, on observe que les secteurs les plus représentés sont le marketing et la communication (16% des startups), l’industrie du culturel, l’image et les médias (9%), ainsi que les applications et technologies d’entreprises (8,3%).
Les business models collaboratifs ou hybrides (BtoB & BtoC) restent peu répandus (11% du total des startups) mais semblent en développement (13% des jeunes pousses créées depuis 2013, contre 10% de celles créées précédemment). Ils sont particulièrement répandus dans les services à la personne (57% des startups du secteur), les transports (24%) et la finance (24%).
Le montant cumulé de ces levées atteint 1016 M€, en nette augmentation par rapport à 2014 (+138%). Le montant unitaire des levées augmente, passant de 1,5 M€ en moyenne en 2014 (médian : 900k€) à 2,6 M€ en 2015 (médian : 1M€). La levée de fond la plus élevée de 2014 (MenInvest, 23 M€) ne se classerait qu’à la huitième position du top 10 des levées en 2015.
Identité et comportement des investisseurs
Dans le cadre de ce baromètre, 500 acteurs ont été identifiés comme actifs dans le financement des startups en 2015. Ces investisseurs se répartissent en cinq grandes catégories :
– Les fonds d’investissement se sont positionnés sur près de 60% des transactions réalisées en 2015, sur des levées d’un montant moyen de 3,8 M€. Ils financent des startups de tout âge. Ils investissent principalement en Ile-de-France (57%).
– Les business angels concentrent leurs investissements sur les startups plus jeunes (2.4 ans en moyenne) et sur des levées plus limitées (1,5 M€ en moyenne).
– Les entreprises marquent une préférence pour les startups matures (3 ans en moyenne) et se positionnent sur des levées plus importantes (6,7 M€ en moyenne). On constate un positionnement fort sur les FinTechs (11%), le marketing (8%) et le transport (8%).
– Les banques publiques d’investissement se positionnent de manière marquée sur les entreprises matures (3,7 ans en moyenne), sur des montants moyens importants (5,6 M€), avec une couverture plus large du territoire (53% des levées en province) que les autres investisseurs.
– Le crowdfunding se développe mais reste faible (6% des levées de 2015). Les levées portent sur des startups plutôt jeunes, sur des montants limités (0,5 M€ en moyenne). De manière notable, il apparaît que ce mode de financement est utilisé principalement par les secteurs impliquant un impact local (loisirs et tourisme notamment).