Dans le cadre d’un programme de la DARPA, le laboratoire de recherche Xerox Parc a démontré un composant qui s’autodétruit sur commande.
On se souvient du début de la série Inspecteur Gadget où l’agent secret, dans une parodie de Mission Impossible, récupère un papier qui contient son ordre de mission et qui est censé s’autodétruire. Sauf qu’entre temps, l’inspecteur Gadget redonne le papier au chef Gontier qui n’a pas le temps de s’en débarrasser et reçoit l’explosion en plein visage.
C’est à l’occasion de la Wait, What ? Conference qui s’est tenu jeudi dernier à St Louis (Missouri) que le laboratoire Xerox Parc a présente un composant qui peut exploser sur commande. Ces recherches ont été menées dans le cadre du programme vanishing programmable resources project organisé par la DARPA.
Le Xerox Parc a été à l’origine de très nombreuses innovations dont il n’a pas toujours su tirer parti. Dans le secteur de l’IT, on lui doit notamment la souris et l’interface graphique qui ont été présenté pour la première fois à la NCC de Chicago en 1981. Certains travaux avaient d’ailleurs repris des développements réalisés au SRI par Doug Engelbart.
Le composant est fabriqué sur un substrat en Gorilla Glass fabriqué par le groupe Corning et utilisé dans de très nombreux smartphones à écran tactile. Pour activer la fonction autodestruction, « nous induisons une contrainte dans le verre à l’aide d’un processus d’échange ionique par trempage » explique Gregory Whiting, senior scientist du Parc à Palo Alto. Ensuite, le verre est sous une telle pression qu’il éclate en mille morceaux (Xerox PARC’s new chip will self destruct in 10 seconds).
Lors de la démonstration, le verre est stressé sous l’effet de la chaleur pour atteindre un point de déséquilibre. Quand un circuit est activé, un petit résistor est alors chauffé et le verre explose en de très nombreux petits fragments.
Parmi les applications possibles d’un tel composant, le Parc indique être intéressé sur tout ce qui touche à la sécurité des données. On peut imaginer par exemple un composant qui stocke une clé de chiffrement pour une durée déterminée et qui peut être détruite sur commande assurant la totale disparition des données car il est évidemment impossible de reconstitué le composant fragmenté. Lors de la démonstration de St Louis, l’explosion a été commandé par une photodiode mais il est possible d’utiliser des dispositifs différents comme un switch mécanique ou un signal radio.