Après avoir annoncé une solution d’informatique quantique en mode cloud à 5 qubits, IBM propose une plate-forme de simulation à 20 qubits.

Le monde de l’informatique quantique est en ébullition avec de nombreux intervenants, universités et laboratoires de recherche – en France, le CEA et l’université Pierre et Marie Curie notamment – des généralistes de l’IT dont Microsoft, Intel, IBM ou Atos ou encore des sociétés spécialisées comme D-Wave.

En novembre dernier, l’équipe de recherche issue de Bull spécialisée dans le HPC, présentait son programme Quantum et sa feuille de route. La semaine dernière, Pierre Duluc, CTO des activités Big Data & Sécurité d’Atos détaillait ce programme dont l’objectif est « d’ Etre le premier européen à proposer un ordinateur quantique ». Mais dès cette année, Atos espère commercialiser une plate-forme dès cette année représentant à terme une puissance de calcul minimale de 40 qubits.

Pour sa part, c’est en mai dernier qu’IBM présentait la première étape de son programme. IBM proposait l’accès en mode cloud à un ordinateur quantique à 5 qubits. Aujourd’hui, IBM dévoile sa feuille de route pour les systèmes quantiques « IBM Q » visant à être commercialisés, Ilance une API pour les développeurs leur permettant de construire des interfaces entre les ordinateurs quantiques et les ordinateurs classiques.

Les systèmes et services quantiques « IBM Q » seront mis à disposition via la plate-forme Cloud d’IBM. Les technologies qui fonctionnent actuellement sur des ordinateurs classiques, telles que Watson, peuvent aider à trouver des modèles et des informations enfouis dans de vastes quantités de données existantes. Quant aux ordinateurs quantiques, lorsqu’ils seront réellement disponibles, ils fourniront des solutions à des problèmes importants pour lesquels les modèles ne peuvent pas être identifiés parce que les données n’existent pas et dépassent les capacités des ordinateurs classiques.

IBM lance une nouvelle API pour l’IBM Quantum Experience qui permet aux développeurs et aux programmeurs de commencer à concevoir des interfaces entre l’ordinateur quantique de cinq bits quantiques (qubit) disponible dans le cloud et des ordinateurs classiques, sans avoir besoin d’une connaissance profonde en physique quantique.

Parallèlement, le constructeur améliore son simulateur sur l’IBM Quantum Experience qui peut modéliser des circuits jusqu’à 20 qubits. Au cours du premier semestre 2017, IBM prévoit de lancer un SDK (Software Development Kit : kit de développement logiciel) complet sur l’IBM Quantum Experience pour permettre aux utilisateurs de concevoir des applications quantiques et des programmes logiciels simples.

L’IBM Quantum Experience permet à quiconque de se connecter au processeur quantique d’IBM via le Cloud d’IBM, d’exécuter des algorithmes et des expériences, de travailler avec des bits quantiques individuels et d’explorer des tutoriels et des simulations autour de ce qui pourrait être possible avec l’informatique quantique.

IBM a l’intention de concevoir des systèmes IBM Q pour étendre le domaine d’application du calcul quantique. IBM a pour objectif de concevoir des systèmes IBM disponibles sur le marché autour de 50 qubits dans les prochaines années le niveau baptisé par John Preskill, physicien au California Institute of Technology à Pasadena de « quantum supremacy ».

Les applications futures de l’informatique quantique pourraient inclure :

  • La découverte de médicaments et de matériaux : Détailler la complexité des interactions moléculaires et chimiques menant à la découverte de nouveaux médicaments et de nouveaux matériaux ;
  • La chaîne d’approvisionnement et la logistique : Trouver le chemin optimal à travers les systèmes globaux de systèmes pour une logistique et des chaînes d’approvisionnement ultra-efficaces, comme l’optimisation des opérations d’une flotte pour les livraisons pendant la période des Fêtes ;
  • Les services financiers : Trouver de nouvelles façons de modéliser les données financières et d’isoler les principaux facteurs de risques globaux pour faire de meilleurs investissements ;
  • L’intelligence artificielle : Rendre les domaines de l’intelligence artificielle telles que le machine learning beaucoup plus puissantes lorsque les ensembles de données peuvent être trop volumineux comme la recherche d’images ou de vidéo.
  • La sécurité de Cloud : Rendre le cloud plus sécurisé en utilisant les lois de la physique quantique pour améliorer la sécurité des données privées.

Développement de l’écosystème IBM Q

Depuis son lancement il y a moins d’un an, environ 40 000 utilisateurs ont effectué plus de 275 000 expériences sur l’IBM Quantum Experience. Ce service est devenu un outil de formation pour les scientifiques dans plus de 100 pays. En plus de travailler avec des développeurs et des universités, IBM s’est engagé avec des partenaires industriels afin d’explorer les applications potentielles des ordinateurs quantiques dans le cadre de l’IBM Research Frontiers Institute, un consortium qui développe et partage un portefeuille de technologies informatiques et évalue leurs implications métier.