HP vient d’annoncer qu’à partir du 19 février les mises à jour sur ses serveurs Proliant seraient réservées aux utilisateurs sous contrat. Certains clients auraient même commencé à se voir refuser l’accès à la plateforme de téléchargement HP, selon un partenaire. Pour y accéder, il faut désormais montrer patte blanche en souscrivant à une extension de garantie packagée de type CarePack.
Ces mises à jour, jusque-là fournies gratuitement au même titre qu’un certain nombre d’outils complémentaires (de supervision par exemple), s’avèrent bien souvent indispensables notamment dans les environnements blades où les versions de firmware des différentes lames doivent absolument être homogènes.
Dans un post de blog, Mary McCoy, vice-présidente en charge du support des serveurs HP, explique être consciente que cette décision est en rupture avec la manière dont HP abordait le business jusqu’à présent mais la justifie par la nécessité de s’aligner avec les meilleures pratiques de l’industrie et par la conviction que c’est la bonne décision pour les clients et les partenaires.
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Plus prosaïquement, HP, qui a perdu beaucoup de revenu sur les contrats de supports – réputés juteux – liés à ses serveurs Unix en perte de vitesse, cherche vraisemblablement des compensations dans les environnements x86. « Le problème auquel est confronté HP est que les clients de ses plateformes x86 ont tendance à ne pas souscrire ses extensions de garanties – onéreuses – préférant bien souvent se reposer sur la garantie hardware standard et la mise en reserve de quelques serveurs de remplacement en cas de défaillance », explique un partenaire. Et ceux qui prennent quand même une extension de garantie, la contracte souvent auprès de tiers mainteneurs, tels Osiatis.
En imposant de souscrire à un contrat de support HP pour accéder aux mises à jour des firmwares de ses serveurs, HP cherche donc à renflouer ses caisses et vraisemblablement à abattre ces tiers-mainteneurs qui lui tondent la laine sur le dos. Bien entendu, ces derniers ne voient pas du tout d’un bon œil cette mesure qui va les obliger à se réassurer auprès de HP pour permettre à leurs clients d’accéder aux mises à jour de firmware et donc affecter leur marge.
En revanche, cela devrait doper le business des partenaires traditionnels de HP qui vendent du Carepack et qui n’assurent pas les prestations de support et de maintenance en leur nom. Des partenaires d’autant plus disposés à vendre du Carepack que HP a dernièrement amélioré l’offre disponible et clarifié ses processus de renouvellement, de façon à en finir avec les conflits récurrents avec les forces de vente directe.
« Une telle mesure devrait être de nature à renforcer notre business de vente de contrat Service One avec de bonnes marges du fait de notre statut de Platinum Partner, explique ainsi Nicolas Leroy-Fleuriot, PDG de Cheops Technology. Nous disposerons d’un argument très fort pour mettre les clients sous contrat post garantie Carepack de 3 ou 4 ans » . Selon lui, les domaines qui en profiteront le plus sont les serveurs X86 Blades et Proliant DL ainsi que les petites baies de stockage.
Mais beaucoup s’inquiètent de la réaction des clients, qui risquent de mal vivre cette mesure. « Nous allons probablement vendre un peu plus de CarePack mais l’effet sur l’image de HP ne sera pas bon », regrette un partenaire.