Que restera t-il des fournisseurs de systèmes de stockage disques à base de SSD lorsque tous les grands fabricants de serveurs se mettront à intégrer des disques SSD en remplacement des disques magnétiques? Des intégrateurs spécialisés en logiciel de stockage ? C’est la question que l’on peut se poser en relevant les dernières annonces dont un énorme serveur de 115 To chez Supermicro.
Après un accord récent avec SanDisk pour ses modules flash de 512 Go, l’éditeur Nexenta fait encore parler d’elle avec son offre logicielle Nexanta Stor. C’est en effet au tour de HGST, la filiale de Western digital, avec ses tout nouveaux disques Ultrastar 1,6 To et de 800 Go,( image ci-dessous) d’être associé à son logiciel. Ces deux types de disques SSD serviront à la constitution de gros serveurs de disques flash. Ces offres s’appuient sur du stockage unifié ZFS, ce qui permet de gérer les objets à la fois en mode bloc (FC et iSCSI) et en mode fichier (NFS et SMB).
Nexenta, mardi, avait donc annoncé une baie de stockage all-flash OpenSDS (Open Source-driven Software-Defined Storage) qui sera distribuée par Dell et Supermicro. Cette intégration du système all-flash » InfiniFlash IF100″ de SanDisk se retrouvera sûrement chez d’autres constructeurs de serveurs.
Ce matin, c’est encore le fabricant chinois Supermicro qui propose une solution impressionnante de stockage dans un châssis de 2U. Il pourra offrir une grande variété de capacités avec des disques HGST Ultrastar SSD de 800 Go ou 1,6 To. Ces modèles sont ceux annoncés fin juillet, ils exploitent des composants Intel MLC nand flash de 20 nanomètres. Quatre modèles de boîtiers de stockage JBOD, seront équipés de ces disques en versions extractibles à chaud.
Une version 19To avec 24 SSD de 800 Go, une version 38 To avec des disques de 1,6 To et deux autres versions avec 48 disques des deux types soit 76 To et 115 To seront proposées par Supermicro. La capacité de stockage mentionnée ci-dessus est brute et pourrait varier en fonction de la compression proposée par l’OS ou le constructeur. La capacité disponible réelle qui pourrait être annoncée devrait être plus grande.
Les temps d’accès aux données, lié aux temps de latence des disques et du bus se situent au niveau des millisecondes. Du côté débit, lors du lancement, HSGT annonçait des performances très intéressantes. Les disques sont en mesure de débiter 11 Gbit/s ou 1100 Mo/s avec des paquets de 4k, soit des performances proches du bus SAS de 12 Gbit/s. La vitesse en écriture serait de 765 Mo/s sur le modèle de 1,6 To et de 700mo/s pour le disque de 800 Mo. En termes d’opérations d’entrée / sortie par seconde, les fameux IOPS, en mode aléatoire de 4K, tous les lecteurs pourraient atteindre les 100.000 IOPS. Dans son offre, Supermicro ne parle pas des deux versions de disque de 1,6 To qui existent pourtant : les SSD ultrastar 1600MM (crées pour des applications basées sur des écritures intensives ) et les Ultrastar SSD 1600MR (conçus pour des applications ou l’on privilégie la lecture). Ce choix doit être proposé en dernier lieu lors de la vente.
Au point de vue des tarifs, si l’on s’en tient à la moyenne de 2 à 3,5 dollars par Gigaoctet, on peut parier sur un tarif de 66 500 dollars pour un modèle « d’entrée de gamme » de 19 To.
Le contrôleur de l’UltraServer de Supermicro sera équipé de deux processeurs Xeon v3, précisément les Intel E5-2643 (la version cadencée à 3,4 GHz et qui dispose de six coeurs ), d’une mémoire de 256 Go, d’un bus SAS de 12 Gb/S. Le choix du processeur Xeon de milieu de gamme laisse supposer que les tarifs seront intéressants pour des serveurs ultras rapides.