Fin janvier 2015, lorsque Amazon a acheté la firme d’éléctronique israélienne Annapurna Labs, pour environ 350 millions de dollars, l’objectif annoncé était d’exploiter ses composants en interne, dans les centres de données liés à sa division de cloud computing, Amazon Web Services. Mais la filiale d’Amazon, Annapurna, a annoncé mercredi que sa gamme de puces appelées Alpine était désormais prête à être vendue, la rentabilité du développement de ses puces passant par des accords de distributions. Ses puces sont basées sur la technologie d’ARM, des processeurs surtout utilisés dans les smartphones. Selon Annapurna, Asustek Computer, Netgear, Qnap et Synology, spécialistes des systèmes de stockage et de wifi grand pubic, utilisent déjà ses processeurs et les montrent au CES. Les puces Alpine seront surtout vendues aux fabricants et aux opérateurs de centres de données, en particulier les versions 32-bits (ARM v7) et  64-bits ( ARM v8).

Un moyen de faire baisser les prix des processeurs pour datacenters?

Interrogé sur cette nouvelle concurrence, Diane Bryant, la responsable chez Intel (photo ci-contre) 600px_w_Intel_CIO_diane_bryantdes ventes de composants pour centres de données, précisait que l’activité d’Amazon dans ce secteur ne représentait, pour l’instant, même pas 0,1% du marché et que c’était de bonne guerre pour les clients d’avoir une offre concurrente pour faire baisser les prix.

Les semi-conducteurs développés par Annapurna autour des brevets ARM permettent déjà de créer des produits grand public qui gèrent le Wi-Fi, et permettent de diffuser de la vidéo. Ces chips sont déjà  utilisés dans le HUB Wifi « Echo » d’Amazon qui est pilotable à la voix par l’intermédiaire de la techno Alexa. L’affaire pourrait passer inaperçue si l’on ne soulignait pas qu’Annapurna Labs avait été fondée en 2011 par Avigdor Willenz, un génie de l’électronique, connu pour avoir créé de toute pièce, à partir de ses économies et des prêts de sa famille, la firme Galileo Technologies Ltd. Elle avait été vendue en 2000 au groupe Marvell Technology pour 2,7 milliards de dollars. Annapurna Labs est donc son deuxième bébé et il parait grandir rapidement.

Dans une même logique, Amazon avait racheté pour 775 millions de dollars en 2012, Kiva Systems, un développeur de robot d’entrepôts considérant que l’indépendance dans ce domaine était fondamental.