Le marché des fusions-acquisitions dans le secteur IT a littéralement flambé en 2016 avec près de 70 opérations portant sur des entreprises de plus de 1 M€ de chiffre d’affaires. Cela représente un volume total de plus de 3 milliards de chiffre d’affaires cumulé ayant changé de mains au cours de l’année. Ce volume d’affaires annuel cumulé tourne plutôt autour de 1,3 milliard d’euros habituellement dans le secteur IT. Cette flambée des transactions en valeur s’explique notamment par l’accélération de la croissance du secteur des logiciels et des services IT et la remontée des valorisations des sociétés – jusqu’à 10 fois leur résultat d’exploitation.

L’opération de loin la plus importante est le rachat de l’ESN GFI par le fonds qatari Mannai pour un montant de 763 M€. Dans une interview réalisée en mai dernier, Vincent Rouaix détaillait le déroulement et les raisons d’une telle opération (Les performances d’un grand et la flexibilité d’un petit) et expliquait qu’elle s’inscrivait dans une stratégie définie bien avant. GFI avait préalablement procédé à l’acquisition de Metaware.

« Pour mettre en œuvre efficacement la dernière étape de notre stratégie, il fallait repenser notre partenariat financier car la participation à 80 % de deux fonds d’investissement n’était pas adaptée pour assurer notre développement. Nous avons évalué plusieurs scénarios : s’associer avec un grand du secteur comme Atos ou Sopra-Steria ou international, chercher un nouveau fond plus solide ou fusionner avec un égal européen. Aucune de ces trois hypothèses n’était satisfaisante. Chacune comportait des inconvénients majeurs et ne séduisait donc pas trop les actionnaires. C’est alors que nous avons rencontré Mannai qui voulait se diversifier dans l’IT, présentait beaucoup d’avantages et souhaitait étendre ses activités sur la zone EMEA.

D’abord, il a une capacité financière importante qui s’inscrit dans la volonté du Qatar de préparer l’après-pétrole et l’après-gaz. Ensuite c’est un industriel qui privilégie la relation à long terme. Enfin, Mannai pourra nous apporter des clients au Moyen-Orient et nous ouvrir quelques portes. En résumé, c’est un fond, un industriel et un apporteur d’affaires. C’est donc une solution qui assure notre futur. »

La deuxième opération est celle de la société de services Ausy racheté par le groupe spécialisé dans le travail temporaire Randstadt. Il faut également mentionner le passage sous pavillon américain de l’éditeur Cegid via les deux fonds d’investissement Silverlake et AlterOne Capital tout comme le cabinet de conseil Octo Technology et la société spécialisée en sécurité Arismore rachetés par le géant Accenture. Il faut également notamment l’acquisition de l’activité européenne du cabinet Kurt Salmon par Solucom rebaptisé depuis Wavestone. Ce dernier a également actif sur le front des F&A avec le rachat du petit cabinet de conseil spécialisé dans la gestion des risques et la sécurité numérique Hapsis et le rapprochement du cabinet de conseil italien BiP.

On peut également citer le rachat de Withings, une société d’origine française qui conçoit, développe en France par le finlandais Nokia. Fondée en 2008, Withings commercialise des objets connectés (balances, tensiomètres, babyphones, montres…).

Lire à ce sujet l’analyse de ChannelNews parue en août dernier : Pourquoi le marché des fusions-acquisitions flambe.

Retrouvez ci-dessous la liste des principales opérations recensées cette année.

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