Au moins deux tiers des budgets informatiques des banques mondiales sont consacrés aux exigences réglementaires plutôt qu’aux projets créateurs de valeur. C’est ce que montre le rapport Redress The Balance publié par le cabinet de conseil CSC.

Les dirigeants du secteur bancaire voient dans les technologies de l’information un vrai potentiel pour améliorer leur compétitivité et favoriser l’innovation. C’est donc là un point positif qui laisserait penser que les banques s’appuient sur les technologies pour lancer de nouveaux projets. Et pourtant, la question est moins brillante car 67% des budgets informatiques sont encore dédiés au maintien opérationnel et seulement 33%  de ces budgets sont alloués à des projets de transformation, à même de créer de la valeur pour l’entreprise. Etonnant que cette règle des 70/30 que l’on connaît depuis si longtemps qui s’exprimait sous la forme exploitation/études reste toujours d’actualité. Comment est-il possible que la gestion de l’infrastructure soit aussi consommatrice de ressources.

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Conduite il y a quelques mois par Finextra et CSC, l’enquête visait à obtenir un aperçu des efforts engagés par les institutions financières pour faire face aux défis soulevés par les changements de structures et d’infrastructures, par la simplification de l’informatique, alors qu’elles doivent gérer des besoins accrus en termes d’augmentation de leurs activités, de conformité réglementaire et de maintien de leur programme d’innovation.

Evidemment suite à la crise de 2008 et aux réformes qui ont suivi, les banques ont eu de nombreux changements à prendre en compte. En particulier, « Les exigences de fonds propres sont devenus plus strictes, et le fardeau réglementaire se traduit par une inflation des coûts pour les institutions financières, notamment au niveau des budgets informatiques, explique Mike Steinharter, vice-président, Banking & Capital Markets chez CSC. En conséquence, les banques doivent trouver une solution pour accroître l’efficacité de leurs activités de maintenance et de mise en conformité, afin de réallouer leur budget aux projets qui créent de la valeur. »

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Alors que les budgets informatiques des banques stagnent ou diminuent, l’évaluation des processus de maintenance et de l’activité réglementaire est essentielle pour déterminer où les gains d’efficacité peuvent être accrus et les budgets réalloués afin de transformer la banque et ses activités.


Les 9 freins à la réduction de la complexité (par ordre décroissant)

  1. La nécessité de rester au faîte des technologies émergentes
  2. Le coût des technologies que nécessitent les nouveaux projets
  3. Les demandes de changement et les attentes des clients
  4. Nouvelles réglementations
  5. La culture et l’organisation en silos
  6. Les contrats qui verrouillent et les choix IT précédents
  7. Le manque de main d’œuvre qualifiée
  8. Le coût des ressources pour mettre en œuvre les changements
  9. Le manque de ressource pour former les salariés sur les nouveaux standards

A l’appui de cette analyse, l’étude témoigne de l’usage croissant de nouveaux modèles de service, recourant aux managed services (services gérés) et aux partenariats. . En effet, 49% des entreprises interrogées pensent qu’il y a des opportunités à saisir en termes de création ou d’extension de leur réseau, et 32% voient d’autres opportunités dans les services partagés  à même de soutenir les grands projets de conformité réglementaire du secteur financier.

35% des entreprises interrogées ont déjà mis en place des services partagés au sein de leur organisation, ce qui démontre bien qu’elles veulent adopter l’un des moyens les plus efficaces pour mener à bien la simplification informatique et réaliser des gains d’efficacité. Mais les cloisonnements infrastructurels (60%), les problèmes culturels (54%), ainsi que les coûts d’installation de ces services (46%) sont vus comme les principaux freins au progrès dans ce domaine.

Alors que le cloud semble omniprésent, il est un peu en retrait dans les projets informatiques des institutions bancaires qui restent mitigés sur les possibilités offertes par ces nouvelles technologies, y compris le cloud privé. En revanche et de manière un peu surprenante, les architectures convergées tiennent le haut du pavé et viennent en premier pour le lancement de ces nouveaux projets. Etonnant également, le développement sur mesure en interne est toujours très présent est cité en deuxième, devant la mise en œuvre des progiciels. Une situation sans doute spécifique au secteur bancaire qui a des besoins en matière de sécurité et de confidentialité très particuliers.


Les stratégies pour garantir que les nouveaux projets améliorent l’efficacité (par ordre décroissant)

  1. Développement en interne
  2. Rationalisation des plates-formes existantes
  3. Outsourcing
  4. Services managés fournis en dehors de l’outsourcing
  5. Renégociation des contrats existants
  6. Standardisation des moyens de communication et de collaboration
  7. Participation aux
  8. Réduction de la main d’œuvre
  9. Insourcing
  10. Mis en place de services hébergés et sélectionnable par un simple clic