Sous pression du marché, les directions métiers n’hésitent pas aujourd’hui à opter pour des services et applications externes, sans nécessairement faire appel aux DSI. Et les utilisateurs de penser que le moindre projet interne durera des mois. Et si, avec les composants de services applicatifs, la DSI était en mesure de prouver à ses clients internes qu’ils ont tort ?

L’IT, support de l’opérationnel et du business

La digitalisation des entreprises conduit les DSI à être (encore plus) sollicitées sur tous les fronts : marketing, ventes, relation client, fabrication, logistique, RH, etc. En parallèle, elles doivent répondre présentes aux demandes et besoins de directions opérationnelles dans des délais toujours plus courts. Avec, des outils qui permettent une expérience utilisateur ou client multicanal : web, mobile, bornes, tablettes, etc.

Toutefois le budget et les moyens humains de la DSI sont loin de connaître la même croissance que les exigences des collaborateurs, des clients, des partenaires ou du marché. Pour répondre plus vite et mieux aux demandes des directions opérationnelles, les directions informatiques n’ont aujourd’hui pas d’autre choix que de rationaliser et d’industrialiser leurs processus.

Les composants services, le trait d’union entre les applications et les données

Or jusque-là, quand un besoin opérationnel n’était pas couvert par une solution « best of breed » proposée par un éditeur, la solution la plus fréquemment mise en œuvre était le développement d’une application complète, dotée de ses propres interfaces et connectée aux autres applications du SI.

Cette façon de procéder est aujourd’hui incompatible avec la nécessité de concevoir et faire évoluer les applications rapidement. En effet, elle implique de nouveaux développements, nouvelles connexions et nouveaux tests à chaque évolution ou nouveau besoin, et toujours plus d’interfaces à maintenir. Sans compter que, la plupart du temps, ces différentes applications font appel aux mêmes données et/ou proposent des fonctionnalités similaires : obtention des coordonnées d’un client, validation d’un panier d’achat, consultation de l’historique des commandes…

La solution pour rationaliser les développements et accélérer le go-to-market des nouvelles applications ? Mettre en place un référentiel de composants de services applicatifs « prêts à l’emploi », qui agrègent les données en provenance de différents systèmes et intègrent des règles métier réutilisables d’une application à l’autre, quel que soit le canal (application web, mobile, tactile…).

Vers une DSI assembleur de composants ?

Il est possible de dédier une équipe à la création de ces nouveaux composants. Mais le plus efficace reste de les créer « à la volée » : pour chaque nouvelle application, il s’agit d’identifier les services ou fonctionnalités qui pourraient être réutilisables par ailleurs, et de les concevoir comme tels.

Cette nouvelle approche peut rallonger légèrement le délai de mise en œuvre des premiers projets, car il faut prendre le temps d’identifier et de concevoir les services applicatifs qui pourront être réutilisés. Mais au fil du temps, les nouvelles applications sont de plus en plus rapides à développer, car elles capitalisent sur une bibliothèque d’objets, de services métiers et d’éléments graphiques de plus en plus riche.

Dès lors, la DSI va-t-elle devenir un assembleur de composants ? Oui et non ! Oui, parce qu’il s’agit bien d’intégrer des composants pour créer de nouvelles applications. Non, parce qu’il n’y a rien de « magique » : la base y est certes, mais un minimum de développements reste nécessaire, notamment des couches de présentation (interfaces) qui diffèrent selon le terminal (PC, mobile, tablette, borne…).

Dans tous les cas, cette stratégie est payante à moyen et long termes : avec de plus en plus de services à disposition, la DSI est en ordre de bataille pour répondre rapidement et de manière adaptée aux besoins des métiers.

 

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Nicolas Odet est Directeur Général Adjoint du Groupe Hardis