Dans sa quête d’une plus grande agilité pour l’entreprise, Meg Whitman est en train de détricoter tout ce qu’ont fait ses prédécesseurs. Après avoir divisé HP en novembre, puis plus récemment décidé de se séparer de l’activité logicielle et de la fusionner avec CSC, la patronne d’HPE envisagerait à présent de se débarrasser d’un pan de son activité logicielle. Voilà qui doit faire plaisir à Leo Apotheker, si Bloomberg – qui fait cette révélation après avoir recueilli les confidences d’une personne proche du dossier – dit vrai.
La direction de la firme de Palo Alto, aurait ainsi entamé des discussions préliminaires afin de se séparer de certains actifs parmi lesquels Autonomy, Mercury ou encore Vertica. Il est vrai que les logiciels encombrent alors que la société ne parle que du cloud ou a peu près. L’activité générée par le software a reculé de 13% au cours du trimestre clos fin avril mais a en revanche progressé de 2% à taux de change constants.
Autonomy est un cas particulier dans la croissance externe du constructeur. On se rappellera qu’en 2011, ce dernier a acquis l’éditeur de bases de données pour plus de 10 milliards de dollars. Un achat qui s’est avéré catastrophique, obligeant HP à inscrire une charge de 8,8 milliards de dollars à son bilan 2012, contribuant ainsi à la perte record de 12,6 milliards de dollars annoncée cette année-là. Pour la firme de Palo Alto c’est clair : Autonomy a maquillé ses comptes pour les rendre plus présentables, déguisant notamment des ventes de matériel en ventes de logiciels. Une accusation à l’origine de poursuites judiciaires engagées contre l’ancienne direction de l’éditeur. Une accusation réfutée par cette dernière qui a contre-attaqué et réclame 150 millions de dollars de dommages et intérêts. Les deux affaires sont toujours pendantes.
Rien de tel avec Mercury Interactive et Vertica. Le premier, qui édite des solutions de gestion et d’optimisation des applicatifs d’entreprise, a été acquis en 2006 pour 4,5 milliards de dollars. Il s’agissait alors de la plus importante opération de croissance externe de l’éditeur depuis le rachat en 2001 de Compaq, payé 25 milliards de dollars. Le second, payé 350 millions de dollars en 2011, propose une plateforme analytique.
En commentant en mai les derniers résultats trimestriels, Meg Whitman avait laissé la porte ouverte à d’autres cessions d’actifs. “Nous allons poursuivre à l’optimisation de l’assortiment d’actifs que nous possédons”, avait-elle déclaré, ajoutant cependant “Nous sommes toutefois très satisfaits de notre portefeuille actuel”. Affaire à suivre donc.