HPE vient de publier des résultats pour son exercice fiscal très mitigés qui posent à nouveau la question de la pertinence de la scission d’HP en HP Inc et HPE. Meg Whitman cède sa place à Antoine Neri, un ancien d’HP qui deviendra président et CEO à partir du 1er février prochain.

Après une course à la taille menée par ses prédécesseurs, Meg Whitman a été l’artisan de la scission d’HPE en deux sociétés : HPE pour les entreprises et les services, HP Inc pour les imprimantes et les PC avec le discours bien connue entre taille et agilité. HPE vient de publier les résultats de son exercice 2017 qui sont très mitigés et pose une nouvelle fois l’opportunité de cette initiative stratégique. A la suite de la publication de ces résultats, les actions d’HPE ont baissé de 6 %.

Celui que va la remplacer, Antoine Neri travaille chez HP depuis 1995, d’abord en tant qu’ingénieur du service à la clientèle dans un centre d’appels, vice-président exécutif de HPE en 2015, puis président en juin de cette année

Pourtant, selon Meg Whitman qui commentait les résultats du trimestre, « HPE est en bien meilleur état qu’elle ne l’était à son arrivée en 2011, avant que l’entreprise ne se sépare de l’entreprise HP Inc. en 2015 ». Hewlett-Packard « était un énorme conglomérat, les clients confus parce qu’il commercialisait trop de produits disparates-des serveurs aux logiciels aux imprimantes. La taille et la structure de gestion de l’entreprise constituaient un obstacle à l’évolution des tendances technologiques. Les raisons invoquées par les résultats des deux derniers exercices sont que l’activité principale de HPE dans le domaine des data centers a diminué au fil des ans, en raison de l’essor du cloud ». Si tel est le cas, on ne peut qu’avoir de gros doutes sur la suite car le cloud est tout sauf un phénomène de mode.

Après la séparation d’HP Inc, HPE a continué à s’alléger. Le mandat de Whitman chez HPE a été marqué par une série de restructurations d’entreprises qu’elle croyait nécessaires pour ramener l’entreprise au périmètre qui semblait alors optimale. Même après sa séparation avec HP Inc., HPE a continué à se débarrasser de certaines de ses activités qu’elle jugeait non essentielles. Plusieurs opérations jugées complexes ont été réalisées. HPE a cédé ses activités de logiciels à Micro Focus et fusionné ses activités de services informatiques avec la société IT Computer Sciences, créant ainsi une nouvelle société appelée DXC. HPE s’est également déchargée son unité d’externalisation informatique indienne Mphasis au groupe Blackstone. A la fin 2016, HPE a cédé ses actifs OpenStack et Cloud Foundry à l’allemand SUSE.

Meg Whitman a rejoint la société en 2011, après avoir été à la tête d’eBay. L’impact de Whitman sur HP a été largement considéré comme une force stabilisatrice pour une entreprise qui allait dans la mauvaise direction. Son prédécesseur, Leo Apotheker, qui a exercé la fonction de CEO pendant une année seulement avait été démissionné. Le départ de Meg Whitman est une surprise car elle avait indiqué tout récemment qu’il n’était pas question de quitté l’entreprise. On en avait beaucoup parlé lorsque des rumeurs circulaient sur un possible remplacement du PDG d’Uber Travis Kalanick.

Les résultats étaient légèrement meilleurs que les prévisions des analystes mais ils montrent néanmoins une érosion continue. Sur tous les fonts, serveurs, systèmes de stockage et réseaux, HPE accuse une baisse d’activité significative. Globalement sur l’exercice clos le 31 octobre 2017, le chiffre d’affaires s’établit à 28,8 milliards de dollars, une baisse de 5 % par rapport à l’exercice précédent. Le bénéfice net a, lui, connu une chute libre passant de 3,1 milliards de dollars à 344 M$ de l’exercice 2016 à l’exercice 2017.