Dans sa formidable transformation, IBM boucle son 20e trimestre de baisse de son chiffre d’affaires, une baisse qui se décline dans toutes les divisions.

« Il peut être difficile de récolter les progrès d’une transformation majeure en une seule année ». Telle est l’entame de la lettre de Ginny Rometty aux actionnaires de l’édition 2016 du rapport annuel de Big Blue. Le problème est que nous en sommes à 20 trimestres consécutifs de baisse du chiffre d’affaires. La CEO rappelle que l’entreprise a maintenu quelques fondamentaux pendant la tempête. D’abord malgré un chiffre d’affaires qui s’effrite régulièrement, IBM a réussi à maintenir un niveau de profitabilité relativement élevé, des dépenses en R&D aux environs de 6 milliards de dollars, des dépenses d’investissement à $4Mds, déboursé près de $6Mds pour racheter 12 entreprises, retourné près de $9Mds aux actionnaires sous forme de dividendes ou de rachats d’actions pour doper son cours. A noter au passage qu’IBM a distribué des dividendes en 2016 pour la 101e année consécutive.

Mais le chiffre d’affaires n’a toujours pas atteint son point d’inflexion qui marquerait le retour à la croissance. Au 1er trimestre 2017, IBM affiche un chiffre d’affaires de 18,1 milliards de dollars, une baisse de 3 % par rapport au 1er trimestre 2016. Toutes les divisions – telles qu’elles ont été redéfinies il y a quelque temps – vont dans le même sens de la baisse : Cognitive solutions, Global Business Services, Technology Services & Cloud Platforms, Systems, Global Financing.  Ce résultat est légèrement en deçà des attentes des investisseurs. Résultat : le cours de l’action s’est logiquement effrité.

Les activités de ce qu’IBM a baptisé d’impératifs stratégiques (Strategic imperatives), qui sont censées représenter l’avenir, ont atteint 33,6 milliards de dollars soit 42 % du chiffre d’affaires total et en forte progression. Mais, d’abord, elles sont rapportées à un total qui est en baisse continue. Par ailleurs, elles ne suffisent pas à compenser la baisse des activités traditionnelles, en partie le conseil et les services, qui représentent désormais la plus grande part du chiffre d’affaires d’IBM.

Ces activités du futurs reposent sur quelques piliers parmi lesquels on pour citer le cloud et Watson qui regroupe les activités de Cognitive solutions, d’intelligence artificielle et de Machine Learning. Selon IBM, les services cloud ont représenté près de 15 milliards de dollars poussant Ginny Rometty a affirmé « qu’IBM est le leader du cloud en entreprise ». De son côté les technologies Watson sont très prometteuses avec de premiers résultats dans les domaines comme la médecine, la finance et l’Internet des objets. IBM croit fortement à l’utilisation de Watson à la fois dans les domaines traditionnels de l’IT mais aussi dans l’aide à la décision pour lesquels IBM chiffre des opportunités considérables : $1,4Mds en 2020 pour cette dernière, $2Mds en 2025 pour les premiers. Mais, sur la contribution financière de Watson à la dernière ligne des comptes d’exploitation, IBM n’est pas encore très loquace et ne donne pas beaucoup de détails alors que les réalisations sont désormais nombreuses et variées. Mais comment IBM arrive-t-il à les valoriser financièrement, on ne sait pas trop.