Le fait que Google ait atteint la suprématie quantique (c’est en tous cas ce qu’elle prétend : NDLR) constitue indéniablement une étape cruciale, une tâche ardue reste toutefois encore à accomplir pour la multinationale.

Rendre accessible la puissante et rapide informatique quantique via le cloud peut permettre de traiter les tâches des millions de fois plus rapidement, et de façonner des vies ainsi que des entreprises telles que nous les connaissons. Par exemple, les applications utilisant l’informatique quantique pourraient réduire ou prévenir la congestion du trafic, la cybercriminalité et le cancer. Toutefois, atteindre la suprématie quantique ne signifie pas que Google peut s’arrêter là. Au contraire, la société a ouvert la voie vers la course à la commercialisation de l’informatique quantique. Offrir cette technologie de pointe reste un combat acharné pour exploiter la puissance de machines extrêmement versatiles et déplacer des quantités énormes d’informations par nature sujettes aux erreurs.

Pour fournir des services cloud quantiques, qu’il s’agisse de recherches commerciales ou universitaires, Google doit associer des unités d’informations quantiques (qubits) et des données réseau, qui font partie de chaque action et transaction sur l’ensemble de l’infrastructure IT. Si les services cloud quantiques font leur entrée dans la cour des grands, ils continueront de s’appuyer sur des flux de trafic basés sur des données réseaux pour offrir une valeur ajoutée aux utilisateurs. Ce qui soulève un problème pour les professionnels de l’IT et de la sécurité qui doivent assurer des services et garantir une expérience utilisateur sans faille. D’une part, le service cloud quantique résout un million de calculs simultanément et en temps réel. D’autre part, les résultats sont transmis via des données réseaux sur un réseau cloud, SD-WAN ou 5G. Le fait qu’un ordinateur quantique actuel ou futur puisse donner une réponse 100 millions de fois plus rapidement qu’une puce informatique importe peu si l’application qui en dépend rencontre des problèmes de performances, ou bien si une menace se cache dans votre datacenter sur site ou s’est introduite dans les premières et dernières lignes de défense de l’infrastructure IT.

Quel que soit l’avenir de l’informatique quantique, les équipes IT telles que NetOps et SecOps devront toujours utiliser les données réseau pour obtenir une visibilité de bout en bout sur leurs datacenters sur site et dans leurs environnements cloud. Ces données sont utilisées pour combler l’écart de visibilité et voir ce que les autres ne peuvent pas ; obtenir des renseignements exploitables pour détecter les cyberattaques ou résoudre rapidement les dégradations de service. L’informatique quantique peut augmenter la vitesse, mais elle ajoute également une nouvelle dimension à la complexité de l’infrastructure, et la possibilité que quelque chose se produise n’importe où sur le chemin de la prestation de services. Pour réduire les risques, il faut donc supprimer les angles morts inhérents à celle-ci. Une méthode éprouvée consiste à transformer les informations réseau en données intelligentes (smart data) pour réduire la complexité de l’infrastructure et gagner en visibilité sans frontières. Lorsque cela se produira, le service IT comprendra parfaitement, avec précision, les problèmes ayant une incidence sur les performances et la sécurité.

Dans la hâte d’adopter l’informatique quantique, les informations réseau ne peuvent et ne doivent donc pas être ignorées. Elles peuvent être transformées en smart data utiles et contextuelles. Ainsi, avec une plateforme de données intelligentes, le service informatique est en mesure de contribuer au succès de l’informatique quantique en protégeant l’expérience utilisateur dans différents secteurs, notamment l’automobile, le secteur de la distribution et la santé. Par conséquent, alors que Google recherche des qubits de haute qualité et ouvre de nouvelles voies en matière de suprématie quantique, le succès repose finalement sur l’utilisation de ces données intelligentes pour la garantie de service et la sécurité à l’ère du nombre incalculable de périphériques, d’applications cloud et de l’évolution exponentielle.

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Ron Lifton est Senior Enterprise Solutions Manager, chez NETSCOUT