A l’occasion de la publication des résultats du deuxième trimestre de l’exercice fiscal, Meg Whitman, CEO d’HPE, a annoncé la fusion entre l’activité services avec CSC pour former une ESN de $26Mds.
Meg Whitman continue donc le dépeçage d’HP et infirme la stratégie lancée par Carly Fiorina de constitue une grande entreprise technologique présente sur quasiment tous les segments matériels, du PC au serveur haut de gamme et équipements de réseau, logiciels et services. Adieu la fameuse synergie qui est invoqué à chaque nouvelle fusion, vive la spécialisation et la masse critique.
Après avoir séparé l’entreprise en deux grandes entité, HP Inc qui regroupe les activités PC et Impression d’un côté, HPE qui réunit le reste en étant principalement centrée sur l’entreprise, Meg Whitman continue donc de façonner l’industrie IT en séparant l’activité services d’HPE pour la fusionner à CSC donnant ainsi naissance à un nouveau géant du service de 26 milliards de dollars de chiffre d’affaires, 5000 clients – principalement des grandes entreprises – répartis dans 70 pays.
Il est vrai que ce n’est pas là le premier essai de rapprochement des deux entités. En mai 2015, selon l’agence Bloomberg, HP et CSC étaient en négociation avancée pour que la première rachète la seconde. CSC faisait état d’une capitalisation boursière de 9,7 milliards de dollars ce qui aurait porté le montant de l’acquisition avec la prime à quelque 11 milliards ce qui en aurait fait l’acquisition la plus importante depuis Autonomy. Les responsables de la partie entreprise avaient suggéré alors que des acquisitions à venir étaient possibles (HP a failli acheter CSC).
De son côté, CSC avait, elle aussi, engagé une stratégie de scission. En mai 2015, CSC avait engagé une démarche de séparation de ses activités mais sur des bases assez différente. Le Conseil d’administration avait décidé de se séparer en deux entreprises, toutes cotées en bourse : l’une réunira les activités du secteur public américain rebaptisée CSRA et l’autre tout le reste conservant le nom d’origine (CSC se coupe en deux).
La fusion des deux entités devrait être finalisée en mars 2017. Selon les responsables des deux entités, elle devrait permettre des économies d’échelle de 1 milliard de dollars la première année pour monter à 1,5 milliard les années suivantes.
« Notre proposition de fusionner avec HPE Enterprise Services est une nouvelle étape logique de la transformation de CSC », justifie Mike Lawrie, chairman, président et CEO de CSC.
En tous cas, c’est là une nouvelle vision de l’industrie IT qui émerge. Jusqu’ici c’est le modèle IBM qui avait prévalu. L’idée était d’agréger des activités matériels, logiciels et services. Il est vrai que pour IBM, cela est justifié en particulier par les activités générées autour des mainframes. Chez IBM, cette stratégie a été initiée par Sam Palmisano, le prédécesseur de Ginny Rometty avec le rachat en octobre 2002 de la branche consulting de PricewaterhouseCoopers pour 3,5 milliards de dollars. Avec cette acquisition, IBM devient numéro un mondial en effectifs, devant Accenture. HP a emboité le pas en rachetant EDS en 2008. Dell fit de même avec l’acquisition de Perot Systems un an plus tard. Dell a lui aussi changé complètement de stratégie pour sortir de la bourse et procédé au rachat d’EMC, la plus grande acquisition de l’industrie IT jamais réalisée.
Concernant HP, Tout cela permettra-t-il de créer des entreprises plus efficaces et plus efficaces. Peut-être en attendant comme le dicton populaire, « Faire et défaire c’est toujours travailler ».
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