Les revenus du cloud représentent quelque 20 milliards de dollars par trimestre et évoluent à un rythme bien plus rapide que l’IT traditionnel, incluant d’un côté le matériel et le logiciel vendus aux opérateurs de cloud et de l’autre les services commercialisés par ces derniers.
Le cloud continue à tisser sa toile et devient un élément clé de l’informatique pour nombre d’entreprises. Les dernières statistiques fournies par le cabinet Synergy Research Group indique que l’ensemble des activités liées au cloud dépasse les 20 milliards de dollars par trimestre. Il y a d’abord les fournisseurs de pelles et pioches pour construire les clouds. Cela représente environ 10 mds$. Dans ce domaine, toujours selon Synergy Research Group, HP et Cisco dominent assez largement devant Dell, Microsoft et IBM. Concernant ce dernier, la cession des activités x86 à Lenovo semble avoir un effet collatéral sur le reste de l’activité (hors mainframes qui ont leur vie propre), c’est-à-dire les systèmes Power et les systèmes convergés.
Dans la fourniture des produits et services, il faut également inclure les opérateurs de data centers neutres, pour le dire plus simplement des hébergeurs, sur lesquels s’appuient les opérateurs de cloud lorsqu’ils ne souhaitent pas avoir leur infrastructure en propre (exclusivement ou en complément). Sur ce marché, Equinix, est le leader qui agrandit son avance depuis le rachat de Telecity Group. Les revenus représentés par cette activité sont évalués à près de 3 milliards sur le deuxième trimestre 2015.
Le marché des services clouds qui a représenté 12 milliards de dollars au deuxième trimestre est désormais dominé par la bande des quatre, AWS qui a pris un peu d’avance, Microsoft, Google et IBM.
Le cabinet Synergy Group est analysé entre deux grandes parties, les services d’infrastructure (incluant l’IaaS et la PaaS) qui a représenté 5,5 mds$ et croit à un rythme de 49 % par an, les logiciels en ligne et vendu sous forme d’abonnement (Software as a Service) ont atteint 6,6 mds$ avec un taux de croissance sensiblement inférieur mais malgré significatif de 29 %.
Mais la description du cloud serait incomplet si l’on n’intégrait pas ce que le cabinet Synergy Research les « services Internet » qui incluent les activités de recherche, les réseaux sociaux, les services de messagerie électronique et les plateformes de commerce électronique. Les premiers services étant payés par la publicité. Sur ce segment, Google et Facebook sont les deux poids lourds et semblent insatiables. Sur le seul marché américain, selon le cabinet eMarketer, Facebook devrait engranger 7,7 milliards de dollars et Goole 23,3 mds$.
Tous deux viennent d’annoncer de nouveaux services. Facebook propose une solution permettant aux annonceurs d’acheter des publicités sous forme vidéo en utilisant des techniques d’audience comparables à celles utilisés pour acheter la publicité sur la télévision. L’objectif étant de faciliter les campagnes globales incluant les deux médias. De son côté, Google a dévoilé un produit permettant aux responsables marketing de lancer des campagnes en utilisant l’adresse mail des particuliers. La solution, baptisé Customer Match, permet aux entreprises de collecter des adresses mail issues par exemple d’un programme de fidélité.
« Le cloud public est désormais un marché qui se caractérise des revenus importants, des taux de croissance élevés et un nombre relativement réduit d’acteurs », commente Jeremy Duke, fondateur du cabinet Synergy Research. « S’il y a toujours de la place pour des acteurs de taille moyenne, en particulier pour des services fournit au niveau régional, mais la réalité est que le cloud public est désormais dominé par une poignée d’acteurs capables de construire des data centers aux quatre coins de la planète ».
Il semble assez clair que le cloud est un facteur de transformation majeur de l’informatique des entreprises et d’organisation des DSI mais aussi de changement radical de l’industrie. Construire une offre de cloud public est une activité hautement capitalistique qui requiert des ressources considérables accessibles à très peu de fournisseurs.