Le « Tech for Good Summit » qui s’est déroulé mercredi à Paris avant l’ouverture du salon Viva Tech est considéré par beaucoup d’entreprises IT françaises, qui n’y étaient pas conviées, comme un rassemblement des Gafa et autres géants de la tech américaine. Pour plusieurs confrères, au cours de cette grand-messe organisée par Emmanuel Macron on a surtout évité d’aborder les sujets qui fâchent comme l’optimisation fiscale, les fake news ou, à deux jours de l’entrée en vigueur du RGPD, de la protection de la vie privée.

Pour plusieurs médias américains présents ces sujets ont bel et bien été abordés par le président français, en public ou lors d’entretiens en tête-à-tête.

Lors d’une conférence de presse avec le président rwandais Paul Kagame (en visite officielle et invité surprise du sommet technologique), qui s’est déroulée en dehors de la manifestation, Emmanuel Macron a notamment déclaré « Je crois en l’innovation et en même temps en la régulation et je travaille pour le bien public », rapporte Reuters, qui rappelle au passage que le Rwanda souhaite devenir la référence africaine en matière de nouvelles technologies.

Au moment d’inviter les grands patrons présents à passer à table, le chef de l’Etat a par ailleurs lancé « Ce n’est pas un lunch gratuit. C’est pourquoi j’attends de vous des engagements », indique encore le site d’information. « La France est en faveur d’une réglementation sévère et cet événement n’y changera rien. Je ne suis pas ici pour absoudre quelqu’un de ses pêchés. »

De son côté, ABC News rappelle que le président de la République a profité de la manifestation pour recevoir Mark Zuckerberg en tête-à-tête. Il a indiqué à ce dernier qu’il souhaitait le paiement par les géants technologiques qui opèrent en Europe, d’une taxe de 3% sur leurs revenus générés dans l’Union, ajoutant qu’il était crucial qu’ils payent des impôts. Le président a par ailleurs insisté sur la nécessité de combattre la propagande extrémiste en ligne et le cyber-harcèlement.

Reuters, qui évoque également cette entrevue, explique qu’en quittant Emmanuel Macron, le patron de Facebook a refusé de s’adresser aux journalistes. Il est vrai que la veille déjà il avait été mis à rude épreuve lors de son audition au parlement européen à propos de la sécurisation du réseau social.