A l’occasion de l’inauguration de son Business Center, ce matin, à Saint-Ouen, la filiale française  du fabricant coréen a mis en avant ses investissements dans l’internet des objets.

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Dans le domaine de la santé, Samsung propose déjà une tablette associée à un tensiomètre

Dans son nouveau showroom à thèmes, la marque a démontré des solutions originales pour l’éducation, la distribution, la santé et le tertiaire, quatre domaines dans lesquels le coréen a déjà réussi à s’imposer sur son marché intérieur. Après plusieurs générations de laptops et de mobiles sécurisés qui ciblaient le monde professionnel, la firme prend résolument le cap de l’entreprise. Elle met en évidence également son implication dans la « troisième plate forme », celle où la mobilité, le cloud, les réseaux sociaux et l’analytique du Big Data, paraissent converger. La firme propose le mobile comme « outil de travail universel » toujours connecté que l’on soit au bureau, dans les transports ou à la maison. La firme a mis en exergue la progression du commerce électronique sur les mobiles en citant le site « ventes privées » qui gagne plus d’argent désormais  grâce la vente via les mobiles que via les PC.

Si Samsung est incontournable dans les mobiles, peut-on en dire autant dans l’IOT, les réseaux sociaux, le Cloud ou l’analytique ? L’activité en France dans ces domaines parait encore embryonnaire.

Mais en Asie, le marché de Samsung ne se limite pas, comme en France, aux mobiles et aux PC, aux TV et à l’électroménager. « L’empire » coréen a déjà fait ses preuves dans les marchés de la santé, des équipement électroniques de magasins et de nombreux services dans le commerce électronique. Une situation d’avant garde que la firme veut récréer dans l’hexagone avec l’aide d’intégrateurs.

Retour au coeur de métier

Du côté de l’IOT, Samsung, en tant que premier fabricant mondial de composants promeut sa gamme Artik : ce sont des composants électroniques, directement utilisables sur des objets existants pour les rendre connectés : ce serait un gain en termes de coût et de temps de développement. Avec 75 milliards d’objets connectés dans le monde, selon les chiffres de Salesforces et 50 trillions de gigaoctets produits par ces objets au niveau mondial, ce secteur s’avère  incontournable et la firme en a fait un de ses chevaux de bataille. Selon son directeur marketing, Maxime Guirauton, ( photo ci-dessous)  les secteurs qui vont connaître le plus de croissance dans ce domaine à court terme sont les immeubles intelligents et les smarts cities, le transport et le médical.maxime-guireauton

Pour le Directeur marketing : « On n’est  plus dans la logique de savoir si l’IOT sert à quelque chose, on est déjà dans la logique du pourquoi pas ? Pourquoi ne pas collecter les données, les utiliser, repenser les processus en M2M et automatiser certaines fonctions? « . Samsung Business se propose d’aider les entreprises à numériser les processus et à générer de l’innovation, un discours inhabituel chez le coréen qui implique des accords de partenariats dans de nombreux domaines.

Selon les chiffres IDC, cités par Samsung, dans ses locaux de Saint-Ouen, le plus gros du marché (86,5 %) de l’iOT  concernera le marché des entreprises et en particulier le secteur industriel, qui comptera pour 20 % des dépenses, celui des « utilities » (eau, énergie…), qui pèseront pour 14,3 % ou encore le marché du transport qui comptera pour 11 % des dépenses. « Les opportunités sont importantes, mais ne pourront se réaliser que si tous les acteurs relèvent les défis associés : le manque de standards, les problématiques de sécurité ou de vie privée ou les facteurs réglementaires », ajoute Maxime Giraumon.

Du côté du Cloud, Samsung veut gérer les données collectées via les solutions à base de composants maison. Dans cette optique, le coréen a développé sa propre plate-forme Cloud : « SmartThing OpenCloud ». La data y est analysée et traitée, avant d’être retransmise à l’utilisateur. Ces informations sont utilisées par les entreprises par des applications prêtes à l’emploi. Grâce à elles, il devient possible de constater les usages et l’intérêt réels des objets connectés, mais aussi leur fréquence d’utilisation.

Au Royaume Uni, l’IOT chez Samsung sous-tend une offre de domotique

Dans les pays anglos saxons, la firme coréenne propose déjà un hub pour la domotique qui fonctionne avec une large gamme de capteurs et d’accessoires étiquettés SmartThings. Mais le hub peut aussi se raccorder à des produits de chez Bose, Philips, Honeywell, Yale, LIFX, Aeon. Samsung  va vendre un kit de démarrage qui coutera 199 livres ( 281 euros) avec le hub, un détecteur d’ouverture de porte, un détecteur de mouvement, un détecteur de présence et un switch pour allumer et éteindre un équipement électrique à distance via le mobile. Dans la gamme  SmartThings, il existe aussi des détecteurs d’humidité, des caméras vidéos et un détecteur de sommeil, tous vendus aux alentours de 30 livres (42, 35 euros). Tous ces composants qui ne sont pas encore proposés en France sont connectables au hub, qui lui-même est relié aux applications dans le cloud, l’interface de commande générale étant bien sur un smartphone.

Des interfaces vers tous les réseaux

Avec la multiplication des données générées, les bandes passantes des réseaux qui nous sont les plus familiers, tels que le WiFi, le Bluetooth ou la 4G, seront en effet vite saturées. Pour la firme il n’y  a pas une solution unique mais plusieurs qui ont chacune leur intérêt. Un discours ouvert, plutôt rassurant à l’heure où la majorité des vendeurs ne préconise qu’un seul choix miraculeux,  celui qu’ils ont fait. C’est pourquoi, Samsung ne néglige pas non plus les protocoles bas débit, les Low Power Wide Area Networks (LPWAN) comme celui du toulousain SIGFOX  (dans lequel le coréen a investi via sa filiale Samsung Ventures) et celui du grenoblois LORA. Au niveau mondial, 4 milliards de personnes seront connectées en 2020 et Samsung Business veut favoriser l’adoption de ces nouveaux services qui bien sûr seront reliés à des smartphones. Pour Maxime Giraumon : «  Il faut créer des solutions connectées compatibles entre elles, mais aussi sécurisées et dont l’intérêt est évident, afin de susciter l’adhésion des utilisateurs. L’humain se place au cœur du dispositif, car l’Internet des objets ne doit avoir qu’un seul but : rendre service aux utilisateurs. Pour cela, il est nécessaire qu’il réponde à 3 objectifs : faire gagner du temps, améliorer le confort comme le bien-être et permettre de se sentir plus en sécurité dans son environnement ». Samsung veut  accompagner les entreprises dans cette démarche : le smartphone sera le principal vecteur commun entre les différents objets connectés. La marque propose aussi des solutions de sécurisation des données sur ses terminaux (Samsung Knox, lecteurs d’empreinte digitale…), ainsi qu’un large éventail de modèles, permettant la synergie entre les objets connectés et ses appareils mobiles. Cette vision du travail centrée sur les mobiles parait déjà tourner la lourde page du monde des PC.