Alors que SAP affiche le meilleur trimestre de son histoire, IBM a réalisé un trimestre inférieur aux prévisions et le 14e trimestre marquant une baisse consécutive,

Une croissance solide tirée à la fois par les revenus logiciel sur le « core business » c’est-à-dire-on premise (+15% par rapport au 3e trimestre 2014) et par la performance des solutions Cloud (+46 % ), tels sont les éléments majeurs marquants le troisième trimestre 2015 qu’a retenu Marc Genevois, Directeur général de SAP France. Pour son premier trimestre aux responsabilités de SAP France, le nouveau DG hérite donc d’une situation plutôt satisfaisante. L’éditeur considère que ces résultats sont la conséquence d’une transition effective du modèle SAP : The Cloud company powered by HANA ; et le reflet d’une stratégie de transformation digitale de mieux en mieux comprise et mise en œuvre par les clients français.

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Et l’avenir s’annonce « radieux ». SAP voit toujours un potentiel de croissance dans les activités SW et cloud, tout particulièrement dans les domaines de la supply chain, de la relation client et des RH.

Quatre industries devraient tirer les revenus : les Services Financiers, les Produits de Grande Consommation et la distribution, la fabrication discrète[1] et les Services

SAP fait état de 84 signatures de nouveaux clients, soit deux fois plus que pour le 3e trimestre 2014, viennent soutenir une croissance à deux chiffres sur le segment des PME. Trois solutions se distinguent particulièrement : Supply Chain Management, Customer Engagement &Commerce (combinaison des offres SAP et hybris) et Human Capital Management (offres de SuccessFactors et Fieldglass).

Deux industries se démarquent dans l’adoption des solutions SAP :
– les Services Financiers qui doivent répondre à des exigences de plus en plus fortes en matière de gestion des risques, de reporting réglementaire et de gestion de la fraude et font un accueil positif à HANA
– Produits de Grande Consommation et distribution qui ont un besoin fort de « digitalisation » (hyper personnalisation, magasins connectés, géomarketing…) en particulier dans l’agroalimentaire.

Pour ce trimestre historique, SAP mentionne un partenariat avec Jacadi pour son choix de la solution SAP hybris eCommerce Suite et avec Alstom Transport, Atos et Ardagh qui ont sélectionné la solution de gestion des Ressources Humaines SAP SuccessFactor.


SAP lance Digital Boardroom

Avec Digital Boardroom, SAP propose « la salle du conseil du futur » : une nouvelle façon de présenter, les performances de l’ensemble de l’entreprise dans une interface unique en temps réel. Utilisant la nouvelle solution Cloud for Analytics, Digital Boardroom proposera les analytics des différentes activités métiers en puisant les données depuis S/4HANA et HANA Cloud Platform


 

Un trimestre froid ne fait pas l’hiver mais quatorze peut-être !

Son de cloche totalement différent chez IBM qui ne semble pas en mesure de retourner la fâcheuse tendance baissière que Big Blue affronte maintenant depuis 14 trimestres consécutifs. A 19,3 milliards de dollars, le chiffre d’affaires est en baisse de 14 % mais il faut tenir compte de la cession des activités serveurs x86 à Lenovo. Autre élément, le taux de change du dollar avec la plupart des autres monnaies n’avantage pas IBM dont la plus grande partie des activités se situe en dehors des Etats-Unis.

Mais au-delà de cette raison, technique, tous les fronts d’activité sont en décroissance. La division Systems Hardware, a perdu près de 40 % mais c’est là le résultat du repli sur la vente des serveurs Power et les mainframes. La vente de matériel aura représenté moins de 8 % sur ce trimestre. On a du mal à imaginer IBM ne vendant plus d’ordinateurs, un peu comme si La poste n’était plus qu’une banque ou que Renault ne fabriquait plus de voitures. Les activités services – GTS et GBS – sont, également en baisse de respectivement 10 et 13 % avec une marge brute en baisse. Même tendance pour le logiciel et c’est là un phénomène plus grave car c’est une des activités qui avait réussi à tirer son épingle du jeu. L’activité autour des logiciels de Rational est la plus touchée et perd 11 %.

« Nous continuons à observer une forte croissance pour nos activités qui appartiennent aux impératifs stratégiques de la société », explique Martin Schroeter, Senior Vice President and Chief Financial Officer, même s’il reconnaît que la transformation de la division GBS est plus longue que prévue.

Depuis quelques trimestres, IBM divise son activité en deux grandes parties, celles qui marchent bien dans la catégorie des « impératifs stratégiques » et celles en perdition, c’est-à-dire le reste. Pour les premières qui incluent le fameux SMACS (Social, Mobile, Analytics, Cloud et Sécurité), IBM mentionne une croissance de 27 %. Le cloud a 65 %, l’analytics à 27 %, la sécurité à 12 %. Sur les 12 derniers mois glissants, le cloud aurait généré quelque 9,4 milliards de dollars, plus que le matériel et environ 12 % du chiffre d’affaires globale de l’entreprise.

Ce sont là les motifs de satisfaction des responsables d’IBM qui semblent tenir le même discours trimestre après trimestre. En tous les marchés financiers ne l’écoutent pas de la même oreille et en font une lecture différente. Après la publication des résultats, l’action est encore descendue d’un cran pour naviguer aux alentours de 140 dollars. Il y a 18 mois, elle tangentait les 215 dollars, soit une perte de 35 %.

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[1]
Manufacturing operations are at a high level divided into two major categories, discrete manufacturing which is concerned with assembly of products and continuous/process which is concerned primarily with the blending of formulas (source : Wikipedia)