IBM vient d’annoncer qu’il venait de mettre en service le supercalculateur le plus puissant du monde. Baptisé Summit, il est crédité de 200 Pflops et détrône ainsi l’ordinateur chinois Sunway TaihuLight d’une puissance de 93 PFlops.

C’est le département américain de l’énergie qui avait passé commande de ce nouveau supercalculateur dont le développement a nécessité quatre années de travail.

Le superordinateur baptisé Summit atteint 200 pétaflops au benchmark Linpack pour la mesure de ce type de systèmes. C’est huit fois plus puissant que le supercalculateur Titan de Cray et plus de deux fois plus rapide que la puissance du supercalculateur chinois Sunway TaihuLight. Summit est hébergé au Oak Ridge National Laboratory dans le Tennessee (au même endroit que Titan), il intègre la technologie de Nvidia et aura coûté environ 200 millions de dollars.

Les utilisations de Summit incluront l’application de l’apprentissage automatique à des données génétiques pour trouver des modèles de traitements pour la maladie d’Alzheimer, les maladies cardiaques et la dépendance aux opioïdes et pour étudier les supernovas.

Summit est présenté par Ginni Rometty, CEO d’IBM interviewé par la Chaîne CNBC, comme « le plus puissant mais aussi comme le plus intelligent ». Et ce nouveau système devrait remettre les États-Unis en première place sur la liste TOP500 lorsque les nouveaux classements seront annoncés dans les jours prochains.

Les spécifications générales de Summit sont connues depuis longtemps : Le système construit par IBM comprend 4 608 nœuds, chacun logeant deux CPU Power9 et six GPU NVIDIA Tesla V100. Les nœuds sont reliés à un réseau EDR InfiniBand de Mellanox fournissant un débit 200 Gbps à chaque serveur. Summit s’étale sur une superficie équivalente à deux courts de tennis, pèse 340 tonnes, consomme 16 000 litres d’eau par seconde pour le refroidissement et extraire environ 13 megawatts de chaleur.

En supposant que tous ces nœuds sont entièrement équipés, les GPU fourniront à eux seuls 215 pétaflops de pointe à double précision. De plus, étant donné que chaque V100 fournit également 125 téraflops de précision mixte, les opérations Tensor Core, le pic du système pour les performances en deep learning est de l’ordre de 3,3 Exaflops.

Summit fera tourner la gamme standard de programmes scientifiques du DOE, en particulier ceux qui concernent l’énergie de fusion, les sources d’énergie alternatives, la science des matériaux, les études climatiques, la chimie computationnelle et la cosmologie. Summit étant un système scientifique ouvert à toutes sortes de recherches, Summit pourra être utilisé pour des applications médicales dans des domaines tels que la découverte de médicaments, les études sur le cancer, la toxicomanie et la recherche sur d’autres maladies.

Lorsque le DOE a contracté le système pour la première fois en 2014, l’agence n’avait probablement qu’une idée approximative de ce qu’elle obtiendrait sur le plan de l’intelligence artificielle. Bien qu’IBM ait vanté son approche centrée sur les données en matière de calcul intensif avant de présenter sa plate-forme Power9-GPU au DOE, les applications d’intelligence artificielle en étaient à leurs débuts. Parce que NVIDIA a pris la décision d’intégrer les Tensor Cores spécialisés dans le V100, Summit est une machine tout autant orienté vers l’intelligence articifielle que vers les applications traditionnelles en matière d’HPC.  Pour IBM, Summit représente une excellente opportunité de présenter son microprocesseur Power9-GPU AC922. Jusqu’ici, le principal succès avec les Power9 a été avec des systèmes vendus aux clients d’entreprise et de cloud, mais généralement sans accélérateurs GPU. IBM est en train de développer un autre système baptisé Sierra pour le Lawrence Livermore National Lab qui prévu pour atteindre 125 PFlops.