XIO, un fournisseur de stockage méconnu, non coté en bourse, sort du bois pour promouvoir une série de boitiers hybrides mixant à la demande flash et disques rotatifs.

Installée à Colorado Springs, à deux pas de la base de l’US Air force, X-IO est une Spin off du fabricant de disque Seagate, l’un des trois derniers producteurs avec Western Digital et Toshiba. En 2000, Seagate avait racheté par échange d’actions pour 360 millions, Xiotech, une firme crée en 1995, à l’époque, un brillant fabricant de composants et de baies de disques trés performantes. Mais du jour au lendemain, le premier client OEM de Seagate, EMC, inquiet de la présence chez son fournisseur de ce nouveau concurrent, a préféré arrêter ses achats et tous les clients de Seagate ont commencé à prendre leurs distances. Du coup, Seagate s’est rendu compte qu’il concurrençait ses propres clients avec cette structure et s’est résolu à la revendre sous son nom d’origine, Xiotech au fond Oak Venture en 2003. Désormais le nom a été changé et X-IO ne veut plus entendre parler de Xiotech, la « plus vieille Start up du monde » dans le monde du stockage, dont elle est pourtant issue. L’histoire lui colle aux basques comme le sparadrap au pouce du Capitaine Haddock ; l’heure est désormais aux outils logiciels pour optimiser les boîtiers.

Une gamme d’outils d’administration qui la différenciera

Seagate lui a même proposé de reprendre en 2008 sa division logicielle (ASA) Advanced Storage Architecture. Avec l’aide des outils d’auto-dépannage et d’outils de test développés par Seagate, X-IO s’est mis à proposer des systèmes de stockage totalement fermés sans maintenance, d’une garantie de sécurité de 5 ans, une notion qui a laissé sceptiques bien des administrateurs de stockage. Selon Gavin McLaughlin, le directeur marketing de la firme, (photo)gavin-mclaughlin-580x358 il a fallut attendre plusieurs années pour que cette solidité exemplaire soit enfin reconnue. Au-delà de ces baies « increvables », la firme s’est mise, comme tous ses concurrents, à construire des baies hybrides liant disques SSD et disques rotatifs, mais la discrétion était de mise et le fond Oak Venture paraissait l’avoir oublié.

Sauvée par le VDI

Heureusement pour elle, le marché de la virtualisation du poste client, avec en particulier Citrix puis Vmware ( ci-dessous l’interface de Vcenter), les temps de réponse avec des centaines de postes, étant désastreux au démarrage, a relancé l’intérêt pour des système de stockage ultra rapide  et  désormais, le VDI est un nouveau moteur de croissance pour ses solutions hybrides.
En particulier, les outils d’administration annexes des offres de solutions hybrides ou entièrement sur disques lui permettent d’optimiser la charge d’entrée sortie entre caches et stockage. Ce sont eux qui ont fait la différence. Pour l’anglais Gavin McLaughlin, la mauvaise passe est désormais derrière eux malgré une concurrence féroce dans le domaine des serveurs SSD, où les prix ne font que chuter, la rentabilité des entreprises restant à prouver. Mais une nouvelle direction, de nouveaux partenaires, de nouveaux produits et une focalisation sur les partenariats avec les éditeurs comme Citrix puis Vmware auraient dopé les ventes, les revenus de la firme ayant augmentés de 25% au cours des deux dernières années. Pour l’instant, aucun chiffre ne nous a été communiqué, la firme étant privée, mais la structure qui emploie 160 personnes serait rentable depuis trois ans.091214_blog_4

De passage à Paris, pour le lancement de sa troisième génération de produits ISE, Gavin McLaughlin précisait que la firme avait aussi bénéficié de la multiplication des hébergeurs. « Le coût de dimensionnement, le coût d’exploitation et une durée de vie plus longue sont pour eux tout aussi importants que les performances et le potentiel d’accélération de leurs architectures de stockage. En effet, l’absence totale de panne maintient la marge et la rentabilité du site. »

Le logiciel d’administration, le plus de la nouvelle gamme 700

Avec la nouvelle gamme, la troisième génération des ISE de la Gamme 700, de gros boîtiers de 3U d’épaisseur mixant disques et flash, les performances seront bien sûr améliorées, grâce à des processeurs plus rapides, plus de RAM et de nouvelles fonctionnalités logicielles dérivées des outils d’administration de Seagate. L’ensemble permettrait jusqu’à « 65% d’amélioration des performances » des chiffres, selon la firme, vérifiés par des tests indépendants. On retiendra une nouvelle connectivité à 40Gb/s Iscsi pour tous les modèles, des accès 100 Gbits/s en Ethernet ou des accès 8 et 16Gbits/s en Fibre Channel. Outre un grand partenariat du coté Vmware pour la gestion des machines virtuelles et de nouvelles fonctionnalités de service comme le Thin Provisionning ( l’allocation fine de ressources), l’ensemble est facilement administrable par des commandes de type Rest. Différents tableaux de bord proposés dans la suite ISE Manager 4.1 donnent un choix de paramétrages très détaillé. On peut tester à la volée les applications et rendre les temps de réponses des applications plus courts. On doit pouvoir « régler » le stockage pour qu’il soit en phase avec les serveurs qui seraient du coup aptes à gérer plus d’IOPS,( les entrées sorties) et donc plus de machines virtuelles dans des environnements de serveurs virtualisés. Sur le modèle haut de gamme 780 prétend atteindre 120,000 IOPS dans le monde OLTP, ce qui positionnerait X-IO à un tarif très intéressant. Pourtant le prix des machines dépasse les 60 000 dollars. Mais là encore, c’est le discours du marketing qui prévaut.

La  nouvelle gamme de disques

D’un point de vue pratique, les nouveaux modèles Gen 3 ISE 710, 720, 730 et 740 disposent tous 1.6To de flash, avec des disques 2, 5 pouces de 7,2 To à 28.8 To. La nouvelle unité de stockage 780 a aussi un disque 28.8 To, comme le 740, mais avec 6,4 To de flash soit quatre fois plus de mémoire que le740, un véritable monstre. La répartion entre flash et disque peut varier du tout au tout et c’est ce qui plaira aux administrateurs de stockage.