Annoncé en preview restreinte à l’occasion de Google I/O 2025, Jules est l’agent de codage de Google conçu pour automatiser des tâches de développement logiciel de manière autonome et intelligente. Il débarque en version finale.
Google Jules est un peu la réponse de Google à la sortie récente de Claude Code chez Anthropic, Codex chez OpenAI et Github Copilot Coding Agent chez Microsoft.. L’outil passe officiellement du statut de prototype de Google Labs à un produit accessible « à tous », avec un positionnement clair : déléguer les tâches répétitives de développement et livrer des PR révisables par les équipes.
Google revendique des « dizaines de milliers » de tâches menées durant la phase beta et plus de 140 000 améliorations de code rendues publiques, tout en ajoutant la réutilisation des environnements pour accélérer l’exécution, l’intégration GitHub Issues et un mode multimodal.
Conçu pour fonctionner de façon asynchrone, Jules peut exécuter des tâches de programmation dans une machine virtuelle cloud sans nécessiter la présence constante du développeur. On peut ainsi lui confier un travail, fermer son ordinateur et retrouver le résultat quelques heures plus tard, ce qui change radicalement la gestion du temps et des priorités. Propulsé par le modèle Gemini 2.5 Pro, il se distingue par sa capacité à gérer plusieurs tâches en parallèle, à réutiliser des configurations passées, à intégrer directement GitHub Issues et à offrir un support multimodal, permettant par exemple de visualiser immédiatement le rendu d’une application web.
Typiquement, Jules se branche sur vos dépôts GitHub, clone la base de code dans une VM Google Cloud isolée, élabore un plan, affiche son raisonnement et propose un diff avant PR. L’enjeu n’est pas l’autocomplétion mais l’exécution de tâches en arrière-plan, de l’écriture de tests aux mises à niveau de dépendances, jusqu’aux audio-changelogs pour suivre les commits.
Ses atouts sont évidents : gain de temps, automatisation de tâches répétitives, simplification des workflows complexes et ouverture à un public plus large que les seuls experts, y compris des utilisateurs sans base de code initiale.
Sur le plan de la confidentialité, Google affirme que Jules est « privé par défaut », ne s’entraîne pas sur le code du client et maintient les données dans l’environnement d’exécution isolé. Pour des DSI soucieuses de risques de fuite ou de ré-entraînement, ce mode « VM isolée » est un point d’attention favorable.
La disponibilité s’accompagne d’une structuration par paliers : un accès d’essai, puis des niveaux liés aux abonnements Google AI Pro et Google AI Ultra, avec des limites croissantes. La page officielle détaille les quotas actuels : 15 tâches/jour et 3 tâches simultanées pour l’entrée de gamme, 100/jour et 15 concurrentes en Pro, 300/jour et 60 concurrentes en Ultra. Ce cadrage donne de la prévisibilité budgétaire, mais reporte la question de la soutenabilité des usages intensifs vers les formules d’abonnement.
Au-delà du produit lui-même, Jules illustre une tendance de fond : l’IA ne se contente plus d’assister le développeur en complétant du code, elle devient un véritable agent autonome capable de planifier, exécuter et livrer des fonctionnalités entières. Cette évolution traduit le passage d’outils purement conversationnels à des partenaires de travail capables d’agir de manière proactive, annonçant une nouvelle ère où le développement logiciel pourrait se concevoir comme une collaboration homme–machine à part entière. La promesse de productivité ne se mesurera pas au nombre de lignes modifiées, mais à la capacité à absorber des arriérés de maintenance sans dette de qualité.
Jules est à découvrir ici : Jules: Google’s autonomous AI coding agent