Plus qu’un copilote, un exécuteur… Le nouvel Agent IA d’OpenAI, Codex, vient un peu plus transformer le rôle du développeur et automatiser les workflows IA. Quand l’IA ne se contente plus de coder mais vient aussi déployer, tester, journaliser, elle interroge une nouvelle fois la place du développeur humain face à une automatisation de plus en plus intelligente, complète, paramétrable et auditable…
On le sait l’IA a déjà totalement bouleversé les pratiques quotidiennes des développeurs et métamorphose peu à peu mais en profondeur ce métier. Et les choses s’intensifient encore cette semaine. En effet, OpenAI lance Codex, un agent IA de « génie logiciel » conçu pour automatiser et industrialiser le développement logiciel.
Pensé pour les équipes techniques, Codex est un agent « cloud-native ». Il peut enchaîner plusieurs tâches de « développement » en parallèle, dans un environnement cloud isolé et directement pré-chargé avec le dépôt Git de l’entreprise.
Basé sur un nouveau modèle dénommé codex-1, une version personnalisée d’OpenAI o3 entraînée sur des cas concrets, cet agent IA dédié au développement se distingue par sa polyvalence : il écrit de nouvelles fonctionnalités, corrige des bugs, répond aux questions sur la base de code et propose des pull requests, le tout en quelques minutes selon la complexité.
Sécurité renforcée et intégration transparente
Chaque demande est traitée dans une machine virtuelle sans accès à Internet ni API externes, limitant fortement les risques d’abus ou de fuite. Josh Tobin, responsable de la recherche sur les agents IA chez OpenAI, insiste : « Codex refusera systématiquement de générer un logiciel malveillant. » . Toutes les opérations sont journalisées (OpenAI promet des journaux exhaustifs), l’exécution s’effectue hors-ligne et les résultats sont soumis à validation humaine avant toute intégration.
L’agent est accessible via la barre latérale de ChatGPT (bouton « Code ») pour les abonnés Pro, Enterprise et Team, sans surcoût pour l’instant (c’est une preview), avant la mise en place prochaine d’une tarification progressive. Les versions Plus et Edu suivront.
En parallèle, OpenAI en profite pour mettre à jour « Codex CLI », sorte de locale et open source de l’agent IA. Cette mise à jour adopte un modèle o4-mini optimisé ainsi qu’un nouveau tarif : facturé 1,50$ pour 1 million de jetons d’entrée et 6$ pour 1 million de jetons de sortie via l’API, avec connexion directe au compte ChatGPT pour simplifier l’usage.
Un marché en pleine ébullition et des défis à relever
Codex s’inscrit dans un écosystème déjà très animé et concurrentiel avec des solutions telles que GitHub Copilot bien évidemment mais aussi Gemini Code Assist (Google), Claude Code (Anthropic), Windsurf, Replit, ou Cursor.
OpenAI joue la carte de la transparence : exécution en bac à sable, logs exhaustifs, et possibilité d’ajouter un fichier AGENTS.md pour paramétrer le comportement de l’agent.
Selon les premiers retours, l’outil décuplerait la productivité sur les tâches répétitives, la génération de tests et de documentation, la compréhension de larges bases de code tout en maintenant la nécessité d’une revue humaine du code.
Quelques limites subsistent néanmoins : pas de prise en charge d’entrées visuelles pour le front-end, impossibilité de réorienter l’agent en cours de tâche, et des difficultés qui apparaissent dès que les traitements traînent un peu en longueur (plus de 30 minutes). Une stratégie conseillée est de déléguer plusieurs tâches bien délimitées à plusieurs agents Codex simultanément pour maximiser le débit de livraison.
Pour les DSI et RSSI, tout l’enjeu d’un tel outil sera, outre les aspects humains et de transformation du travail, d’insérer Codex dans les processus d’intégration continue, de valider la qualité du code produit et d’encadrer la gestion des secrets, l’agent restant dépendant des dépôts fournis.
Reste que Codex s’inscrit désormais dans un marché en plein essor. Le secteur ne manque pas d’appétit : les revenus annuels des plateformes de « vibe coding » avoisinent déjà 300 millions de dollars. Avec Codex, l’éditeur met un pied dans cette économie tout en faisant évoluer ChatGPT vers un véritable poste de travail pour développeurs.