Alors que les rumeurs d’un rachat par HPE vont bon train, Nutanix annonce ses résultats financiers pour le troisième trimestre, des résultats d’exploitation positifs pour la première fois de son histoire. Une rentabilité portée par ses partenariats.

Nutanix est un acteur majeur de l’univers des infrastructures et du cloud hybride. En quelques années, la jeune entreprise s’est affirmée comme le grand concurrent de VMware. Mais jusqu’ici, l’éditeur, focalisé sur l’expansion de son marché et de son portfolio, avait toujours affiché des pertes d’exploitation.

Plutôt bien aligné sur son plan vers la profitabilité annoncé il y a deux ans (lors du départ du fondateur Dheeraj Pandey et l’arrivée de l’actuel CEO Rajiv Ramaswami), Nutanix annonce donc pour la première fois de son histoire avoir réalisé un trimestre positif en ce troisième trimestre calendaire correspondant à son premier trimestre fiscal 2023.
L’entreprise, qui affichait une perte opérationnelle (Non-GAAP, autrement dit non-normalisés pour mieux refléter son résultat récurrent) au premier trimestre 2022 de 42 millions de dollars, affiche désormais un bénéfice de 10,6 millions de dollars pour un CA de 433 millions de dollars. On notera que les résultats GaaP restent négatifs.

Il est vrai que malgré la crise actuelle, l’éditeur présente des indicateurs au vert : ses revenus récurrents (liés aux abonnements annuels) augmentent de 34% et ses revenus globaux augmentent de 15%.

On notera au passage que sa technologie de virtualisation AHV connaît un succès croissant puisqu’elle est désormais utilisée sur 61% des cœurs exécutant la plateforme Nutanix. Un chiffre qui semble montrer que les clients VMware ayant opté pour l’hyperconvergence Nutanix sont de plus en plus nombreux à abandonner vSphere au profit d’AHV.

Cette rentabilité doit apparemment beaucoup aux récents partenariats signés par Nutanix. On sait que l’éditeur a notamment signé d’importants partenariats avec Microsoft Azure et OVHcloud. On ignore si ces deux derniers sont ceux non nommés par Rajiv Ramaswami quand il explique lors de la conférence téléphonique post publication des résultats que « au cours du dernier trimestre, nos deux plus gros contrats ont été conclus dans le cadre de partenariats avec des fournisseurs de services. Il s’agit de fournisseurs de services qui, dans certains cas, nous prendront et vendront nos produits et fourniront un service à leurs clients. »

Vers un rachat prochain ?

Un résultat positif, une stratégie par abonnement qui fonctionne et des partenariats forts… Est-ce, dès lors, le bon moment pour se faire acquérir ?
Selon Bloomberg, HPE serait en négociation depuis plusieurs mois pour acquérir Nutanix. Avec des hauts et des bas. Et les hauts seraient de nouveau d’actualité.

Certes, les rumeurs d’un rachat de Nutanix ne datent pas de hier (elles courent depuis 2021 et des rumeurs de rachat par CISCO). Elles se sont renforcées en mai dernier alors que Bloomberg (déjà) dévoilait – quatre jours avant que l’information ne devienne officielle le 27 mai – que Broadcom voulait racheter VMware.

Rappelons que HPE dispose déjà d’une solution hyperconvergée avec SimpliVity, société acquise en 2017. Mais si Nutanix a connu une très forte croissance avec une volonté marquée d’aller vers les grandes infrastructures et le cloud hybride, son ancien concurrent a semblé davantage stagner depuis qu’il est estampillé HPE.

En 2019, HPE et Nutanix – après une guerre de concurrence ouverte – se réconciliaient et officialisaient la disponibilité de Nutanix Enterprise Cloud OS dans l’offre managée par abonnement HPE Greenlake. Depuis le partenariat entre les deux entreprises n’a cessé de s’intensifier.

Selon Bloomberg, rien ne prouve à l’heure actuelle que les discussions en cours avec HPE aboutiront. Nutanix peut très bien préférer rester indépendant (pour beaucoup d’observateurs financiers, c’était en juillet dernier qu’un achat de Nutanix aurait été opportun, l’action étant depuis trop remontée). À moins que les indiscrétions ne cherchent tout simplement à amener d’autres offres plus généreuses autour de la table. CISCO, Google et IBM pourraient notamment se montrer intéressés pour des raisons différentes.

Affaire à suivre…

 

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