Interprété par Sylvester Stallone, le boxeur Rocky Balboa est l’un des personnages de cinéma les plus marquants de tous les temps. Vaincu à l’issue du grand combat final du premier film de la saga, il poursuit ses efforts sans relâche pour devenir champion du monde dans la catégorie des poids lourds. Son chemin vers la gloire semé d’embûches en fait une source d’inspiration. Toutefois, dans le monde réel, les revers et les échecs peuvent se révéler bien plus difficiles à accepter.
Tirer des enseignements du passé
Les projets de transformation numérique figurent en bonne position dans les priorités de nombreuses entreprises pour 2016. L’échec de certaines initiatives est donc une possibilité bien réelle. Lorsque que nous évoluons en territoire de plus en plus inconnu, il ne peut exister aucune garantie de succès retentissant de nos tentatives. Il importe cependant de garder à l’esprit les mots de John Wooden, entraîneur de basket-ball : « L’échec n’est pas une fatalité. L’incapacité à changer peut l’être. »
Impossible de reculer devant le défi que représente la transformation numérique des entreprises. Ceux qui s’obstinent à rester dans le monde de l’analogique auront de plus en plus de mal à suivre. Prenez l’exemple de Kodak : anciennement leader de la photographie, l’entreprise a manqué le virage des technologies numériques et a été largement distancée par ses concurrents, ce qui l’a conduite à la faillite. Autre nom célèbre, Blocbkuster Video qui, en 2000, a rejeté une proposition de partenariat avec la jeune entreprise numérique Netflix et a persisté avec son modèle de magasins de location. Avec l’utilisation accrue du streaming et le délaissement des magasins de location et des DVD pour visionner des films tels que Rocky, Blockbuster a touché le fond en l’espace d’une décennie.
En tant que leaders du marché contraints de rendre des comptes à leurs actionnaires et d’atteindre des objectifs trimestriels, Kodak et Blockbuster Video craignaient d’échouer dans leurs tentatives de transformation numérique. Mais en préférant l’immobilisme, dans un contexte de mutation généralisée, à la possibilité d’un échec partiel de leurs initiatives numériques, ils ont assisté les bras croisés au naufrage de leurs entreprises.
Acceptation de l’échec : savoir quand jeter l’éponge
Pour les entreprises qui passent au numérique, il est essentiel de savoir reconnaître le moment où il est préférable d’arrêter les pertes et d’abandonner un projet spécifique, plutôt que de courir à une faillite certaine. Parfois, des facteurs tels qu’un manque de planification et de diligence appropriée, une exécution médiocre ou des actions émanant de forces extérieures incontrôlables peuvent anéantir des projets.
Bien sûr, il est difficile de renoncer à un projet dans lequel vous avez investi du temps et de l’argent, particulièrement vis-à-vis des personnes qui y ont participé. Toutefois, il est vital que les directeurs informatiques et autres décideurs agissent de manière décisive et limitent les dommages en éteignant les petites flammes avant qu’elles ne s’avivent et ne consument toute l’entreprise. Un projet de transformation numérique interne mal lancé et mal géré peut consommer une quantité croissante de ressources. La dernière chose dont les entreprises ont besoin lors de la transformation est d’un gouffre engloutissant leur temps et leur budget.
Pour identifier rapidement les projets qui échouent et agir, les directeurs informatiques doivent bénéficier d’une visibilité en temps réel. En s’appuyant, par exemple, sur un rapport mensuel papier posé sur un bureau, les problèmes pourraient passer inaperçus et s’aggraver. Ainsi, il est essentiel que l’ensemble du portefeuille soit visible par les directeurs informatiques. Le contexte leur permettra de prendre des décisions agiles sans s’inquiéter des répercussions qu’elles pourraient produire sur les autres projets. Ces informations sont précieuses à long terme : les données doivent être enregistrées afin d’être étudiées pour brosser un tableau exact des problèmes survenus et des raisons pour lesquelles ils sont survenus. Les boxeurs comme Rocky Balboa prennent le temps avec leurs entraîneurs d’étudier les vidéos et les statistiques des combats précédents et d’analyser ce qui s’est passé. L’adoption d’une telle approche devrait éviter que l’histoire ne se répète ultérieurement.
Champion du monde dans la catégorie des poids lourds
Tandis qu’elles évoluent pour opérer dans la nouvelle économie numérique, les entreprises se mettent en danger d’échec. La clé pour survivre est de ne pas craindre les coups : on ne devient pas champion du monde dans la catégorie des poids lourds sans encaisser quelques coups en chemin. Ne vous mettez pas à genoux lorsque vous recevez un crochet du droit : acceptez que chaque initiative et chaque projet ne soient pas couronnés de succès. Tous les projets doivent être visibles par les dirigeants au fur et à mesure, et il faut avoir l’humilité nécessaire pour arrêter les frais lorsque ces projets ne fonctionnent pas. Accepter l’échec de la sorte permet de continuer, fort des enseignements tirés.
En reconnaissant l’importance d’un échec rapide, les entreprises peuvent se libérer de leurs entraves et commencer leur voyage vers la transformation numérique en toute confiance. Elles sont alors en passe de devenir championnes du monde dans la catégorie des poids lourds.