Avec la crise sanitaire du coronavirus et le déclenchement du confinement généralisé, il eût été facile de prédire une période bénie sur les sites de e-commerce. Toutefois, eux aussi “victimes” du virus, ces secteurs n’étaient pas préparés et les pics de trafics enregistrés ont rapidement soldé l’expérience de navigation en…“sites indisponibles”. Alors, en cette période inédite où les achats des français sont principalement réalisés en ligne, quels dispositifs sont à privilégier pour anticiper ou corriger le crash de son site Internet ?
Par définition, le crash d’un site web se justifie de plusieurs façons. Et pour cause: plus il y aura de visiteurs sur un site, plus il y aura de requêtes faites sur le serveur et plus le risque de crash sera élevé…
Pour se prémunir contre ce désagrément, l’entreprise doit mettre en place des protocoles lui permettant de protéger sa principale source de revenus en période de crise : son site web. Concrètement, quelles sont ces solutions faciles à déployer par les e-commerçants pour gérer un flux de trafic massif ?
Mettre en place du monitoring
Appelé aussi activité de surveillance, le monitoring de son site web permet aux DSI de superviser l’activité en cours. Les raisons justifiant cette supervision peuvent être variées : mesure de performance du site web, et bien sûr la mesure de ce que l’on appelle la “disponibilité” du site. En d’autres termes, le monitoring est comparable au tableau de bord d’un véhicule.
Réaliser régulièrement des Tests de Montée en Charge (TMC)
Ce type de test “classique”, permet de mesurer la résistance d’un site en cas d’augmentation drastique du nombre de visiteurs et vise à déterminer la capacité maximale d’accueil du site en question. Le B-A-BA pour se tenir informé de la santé de son site marchand.
Opter pour le(s) réflexe(s) scalabilité et auto-scalabilité
Le lundi 16 mars, alors que 13 millions d’élèves sont confinés à la maison, les plateformes qui doivent assurer la continuité des cours sont prises d’assaut. Idem pour les sites marchands de courses en ligne, tels que E.Leclerc ou Carrefour, où un nombre colossal d’Internautes s’est retrouvé dans l’incapacité de réaliser ses emplettes. Pour ces deux exemples, les entreprises avaient réalisé leur monitoring afin d’anticiper des pics de trafic importants. En revanche, aucune mesure d’optimisation des performances des serveurs n’avaient été prises… La solution eût été d’opter pour la mise en place de la scalabilité, c’est-à-dire la capacité d’une application à s’adapter à la charge, en l’occurrence, le nombre d’utilisateurs pouvant être servis simultanément. Autre alternative plus coûteuse toutefois, l’auto-scalabilité qui nécessite quant à elle plusieurs niveaux de ressources (R&D notamment) mais qui peut être automatisée permettant ainsi d’éviter tout plantage de site Internet.
C’est notamment le cas pour les plateformes de streaming telles que Netflix ou encore Amazon Prime qui ont vocation à accueillir des millions d’utilisateurs à la fois. De quoi prendre encore une fois exemple sur ces pépites de la Tech.
Proposer aux clients de faire la queue…en ligne !
Par essence, le digital a été conçu pour qu’il n’y ait pas de file d’attente. En revanche, de plus en plus de sites Internet proposent cette solution pour gérer les pics de trafic ponctuels. On peut alors facilement contrôler le nombre de visiteurs par heure afin de permettre à l’infrastructure d’accueillir un flux raisonnable.
Optimiser le code
Les entreprises n’y pensent pas assez souvent mais il existe une ressource clé trop souvent oubliée : les développeurs ! Grâce aux équipes de DevOps qui optimisent les requêtes, on peut alors mieux gérer le trafic de son site web en évitant les crashs. Ainsi, on peut accueillir le même trafic, avec les mêmes ressources informatiques et ce, à moindre coût.
S’assurer de la pérennité des sites de mes partenaires
Réflexe important à avoir puisque sur le web et encore plus sur les sites e-commerce, toutes les applications sont interconnectées. Comment se porte le site de mon transporteur, mon outil de cash management ? Un point fondamental pour éviter l’écueil connu au début de cette crise sanitaire.
Dans un contexte où le chiffre d’affaires de nombreuses entreprises est presque exclusivement réalisé en ligne, les entreprises doivent prendre conscience des différents leviers technologiques existants pour éviter tout plantage de site et par extension, tout risque de perte financière. Le Cloud et l’importance du DevOps ne doivent pas être négligés. Outre la dimension inédite du contexte actuel, la frénésie de surconsommation du digital par les Millenials/Xennials impose aux e-commerçants de repenser leurs pratiques en matière de régie des pics de trafics sur leurs sites de e-commerce.
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Par Aymeric Aitamer, co-fondateur & CEO Artifakt