Les avancées technologiques nous plongent dans un monde dans lequel nos façons de vivre peuvent être imaginées presque sans limite. Avec l’Internet des Objets (IdO), ce qui semblait être autrefois de la science-fiction est maintenant une réalité et deviendra prochainement la norme.

De nos jours, il n’est pas difficile d’imaginer un monde dans lequel notre voiture, sur le chemin du domicile, parle à notre thermostat, garantissant ainsi que qu’il soit chauffé à notre arrivée. On peut également imaginer que notre réfrigérateur commande automatiquement les aliments dès qu’il commence à en manquer. Cependant, alors que tant d’aspects de nos vies sont connectés, comment peut-on en profiter sans mettre en péril notre sécurité ou le respect de notre vie privée ? Abordons cinq faits importants à savoir sur l’émergence de l’Internet des Objets et son incidence sur notre vie privée :

1. Des sommes colossales investies dans l’Internet des Objets
Selon les récentes estimations, on s’attend à ce que l’investissement mondial dans l’Internet des Objets représente 7,3 milliers de milliards de dollars (oui, il s’agit de milliers de milliards) d’ici 2017. De nombreuses sociétés explorent de manière intensive de nouveaux projets collaboratifs et créatifs sur l’IdO pour s’implanter sur le marché et pour devenir plus compétitives. Nous avons tous vu par exemple, le lancement réussi de l’Apple Watch d’Apple. Celle-ci peut servir non seulement dans le cadre d’une activité physique, mais également pour la recherche médicale.

2. Une croissance qui aura des répercussions sur le respect de la vie privée
Alors que les sociétés ont de plus en plus recours à l’Internet des Objets pour fournir des services personnalisés, les consommateurs peuvent raisonnablement craindre que le respect de leur vie privée soit compromis. À cet égard, l’IdO fait face à des problématiques uniques, car les entreprises doivent avoir accès aux données personnelles des utilisateurs afin de fournir les services auxquels ces derniers s’attendent de plus en plus. Par exemple, les personnes possédant une Smart TV Samsung ont été choquées d’apprendre que ses fonctionnalités de reconnaissance vocale impliquaient « l’espionnage » des informations (potentiellement) sensibles qu’elles énonçaient. Les utilisateurs ont donc l’impression qu’ils ont peu de contrôle sur les informations partageables.

En même temps, l’expérience du respect de la vie privée à laquelle nous sommes habitués lorsque nous utilisons des sites Web (c’est-à-dire le fait de cocher une case indiquant que nous acceptons de partager nos données personnelles avec un site) n’est tout simplement pas transposable dans le cas d’un grand nombre d’appareils de l’Internet des Objets. En effet, où se trouve la case à cocher sur une ampoule intelligente ? Même si un appareil est livré avec une application qui peut être installée sur votre smartphone, si les experts ont raison quant au nombre d’appareils de l’Internet des Objets avec lesquels nous vivrons bientôt, nous aurons besoin d’une meilleure manière de gérer le respect de la vie privée.

3. L’Internet des Objets continuera à se développer si des protocoles adaptés sont offerts.
Alors que de plus en plus d’objets et d’appareils acquièrent la capacité à « parler » entre eux, les sociétés doivent s’atteler à une tâche monumentale : celle consistant à s’assurer qu’elles peuvent donner aux utilisateurs le contrôle de leurs données personnelles, même si ces données sont collectées et gérées parmi des millions de réseaux sur lesquels de nombreux appareils sont connectés. Les utilisateurs veulent également pouvoir contrôler le partage des données de l’Internet des Objets afin de pouvoir partager ces données, entre autres avec leur famille et leurs amis, de manière pratique et ordonnée.

Dans ce but, des protocoles de l’Internet des Objets doivent offrir une approche cohésive de la gestion de l’identité afin de garantir que les liaisons entre appareils, utilisateurs et services du Cloud sont correctement établies aux bons moments, qu’elles sont basées sur des accords de confidentialité justes et, de manière toute aussi importante, que leur suppression est effectuée lorsque les parties concernées en font la demande.

4. Le contrôle des données par les utilisateurs est possible
Un organisme de normalisation nommé Kantara Initiative promeut plusieurs initiatives, dont l’Identities of Things Discussion Group (groupe de discussion sur l’identité des objets) et l’User-Managed Access (UMA) Work Group (groupe de travail sur le protocole UMA), afin d’apporter des solutions au problème de partage de données. UMA est un nouveau protocole conçu dans le but d’offrir aux utilisateurs un point de contrôle unifié pour autoriser l’accès aux services et aux données personnels, quel que soit l’emplacement où ces ressources se trouvent en ligne. Voici un exemple de la vie quotidienne: si Alice possédait une « voiture connectée » à l’Internet des Objets, elle pourrait l’intégrer dans son tableau de bord de partage en ligne prenant en charge le protocole UMA, sur lequel elle aurait la possibilité de configurer une préférence de partage afin de laisser son fils Jacob conduire la voiture, sans lui donner accès au coffre. En outre, son tableau de bord pourrait gérer des données provenant aussi bien des appareils électroménagers de sa cuisine que de toutes ses ampoules par exemple.

5. Les sociétés peuvent garantir le respect de la vie privée
La manière la plus pratique de protéger la vie privée consiste à utiliser des plateformes et des normes ouvertes cohérentes et bien validées permettant d’établir des connexions sécurisées et acceptées par l’utilisateur entre les appareils, les services et les applications. Une fois que les utilisateurs auront l’impression d’avoir le contrôle sur leurs informations, nous pourrons vraiment entrevoir la totalité du potentiel de tout ce que cette technologie a à offrir.

 

 

__________
Eve Maler est vice-présidente du service Innovation et technologies émergentes chez ForgeRock