Difficile d’imaginer qu’il y a encore 70 ans, seulement 751 millions de personnes vivaient en milieu urbain, contre près de 4,3 milliards aujourd’hui ! Une urbanisation exponentielle qui n’est pas près de cesser. En effet, selon les Nations Unies, 2 personnes sur 3 habiteront en ville d’ici 2050, soit 2,5 milliards de personnes supplémentaires. Sachant que les villes n’occupent que 3%[1] de la planète, comment cette nouvelle population pourra-t-elle être absorbée par les agglomérations ? Comment préparer à l’avenir ?

La technologie parce qu’elle permet d’optimiser les ressources et de mieux les répartir a la capacité de transformer les villes pour créer un environnement sûr et durable en vue d’améliorer le quotidien des citadins. De la 5G à l’analyse de données, en passant par le cloud et l’edge computing, l’IoT ainsi que les véhicules autonomes… Toutes ces technologies joueront toutes un rôle essentiel dans l’exploitation du potentiel des zones urbaines, avec au cœur un élément central : la data.

A quoi pourrait ressembler la ville intelligente de demain ?

En termes de sécurité et de lutte contre la criminalité, priorités croissantes pour les villes du monde entier, la vidéosurveillance est aujourd’hui l’une des méthodes préférées des municipalités. Un engouement tel, que l’on estime à 3 300 milliards le nombre d’heures de vidéo qui devraient être enregistrées dans le monde en 2020[2]. Source d’économie, notamment pour surveiller les grands événements ou encore automatiser la prise de décision, les technologies de surveillance de demain s’appuieront sur du Machine Learning pour que tout périphérique connecté puisse instantanément exécuter une action basée sur ce que « voit » une caméra, c’est-à-dire les renseignements qu’elle recueille en temps réel.

D’un point de vue environnemental, les villes intelligentes seront également mieux armées pour réduire par exemple la pollution de l’air et de l’eau ou pour optimiser leur efficacité énergétique et faire face à ces problèmes croissants. Qu’il s’agisse de bâtiments écologiques, d’éclairage public intelligent, de gestion circulaire des déchets, voire de l’installation de capteurs sur les poubelles publiques, l’exploitation des données récoltées permettra d’abaisser la consommation d’énergie en milieu urbain.

Dans une ville intelligente, les informations pertinentes recueillies grâce aux données collectées pourront être utilisées pour améliorer la santé de la population avec des alertes et des médecins virtuels, mais aussi en déployant des services d’urgence alors devenus plus performants grâce à la fluidification de la circulation, quant à elle rendue possible par l’exploitation des données en temps réel. Un cercle vertueux bénéfique à tous.

La data, synonyme de création de valeur pour les citadins

Rendre la ville « intelligente » dépasse le cadre de la numérisation à court terme des services publics et de leur accès en ligne. Une ville intelligente crée de nouvelles interactions entre les services municipaux et les citoyens, avec pour objectif d’imaginer des solutions qui amélioreront les conditions de vie de chacun. Une approche unique n’est pas adaptée, ni même recommandée. Chaque ville présentant des exigences qui lui sont propres, que ce soit par rapport à son histoire, sa topologie, son système politique et sa diversité culturelle.

Au cœur de cette démarche, les données, une fois encore. Chaque jour, nous créons 2,5 trillions d’octets de données[3], un chiffre qui n’aura de cesse d’augmenter à mesure que les technologies associées à l’Internet des objets (IoT) deviendront plus sophistiquées. Le volume de données généré exige des plateformes disposant d’une capacité de stockage importante, favorisant par ailleurs la demande en outils capables de recueillir et d’analyser des modèles et des flux de données en temps réel dans le but de tirer des enseignements des informations capturées.

Maitriser et protéger les données de la ville intelligente

Si nous tenons réellement à créer des villes intelligentes et fluides de manière efficace, il est impératif de comprendre comment ces technologies et ces solutions fonctionnent ensemble. Les plateformes ouvertes par exemple, occupent une place de plus en plus importante. C’est uniquement en dépassant le cadre des architectures de stockage traditionnelles et en s’éloignant du modèle mainframe que les entreprises pourront se développer et poursuivre leur essor.

Les data lake permettent également d’éliminer les silos de stockage en consolidant les données au sein d’un référentiel unique partagé, accessible à partir de multiples applications traditionnelles et cloud natives. Ces data lakes peuvent être étendus depuis le cœur jusqu’au cloud en passant par la périphérie, pour créer des architectures définies par logiciel (software-defined) et prêtes pour le cloud, avec des possibilités d’extension optimales.

La vulnérabilité des systèmes connectés face aux pirates informatiques doit également être prise en compte. Les villes devront mettre en place des solutions pour se protéger contre les ransomwares, APT, DDOS et autres dangers venus de l’intérieur. A titre d’exemple, les entreprises qui se positionnent à la pointe de la surveillance de l’IoT conçoivent déjà des produits incorporant des outils de sécurité et sont capables d’envoyer des mises à jour et des correctifs de sécurité en temps réel par liaison radio à tous les dispositifs de surveillance, de la caméra jusqu’au cloud. Les entreprises capables de dispenser des conseils sur la meilleure façon de sécuriser une infrastructure connectée de A à Z (des équipements physiques jusqu’aux données qu’elles enregistrent) seront certainement très sollicitées.

La technologie et les données modifieront drastiquement le fonctionnement et l’apparence de nos villes. Toutefois, pour que cette évolution devienne une réalité à court terme, les entreprises qui s’investissent dans le développement de villes intelligentes doivent collaborer avec des fournisseurs de technologies et ce, à chaque étape du processus. C’est en adoptant une approche holistique et intégrée de la technologie et des données que les entreprises pourront effectivement gérer l’urbanisation, révolutionner la mobilité, minimiser leur impact environnemental, et surtout, améliorer la qualité de vie des habitants des villes du futur.

 

[1] – http://sedac.ciesin.columbia.edu/data/collection/gpw-v4
[2] – https://www.prweb.com/releases/2020-intelligent-video/surveillance-market/prweb11056182.htm
[3] – https://www.domo.com/learn/data-never-sleeps-5?aid=ogsm072517_1&sf100871281=1

 

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Dermot O’Connell est VP & General Manager OEM and IOT Solutions EMEA, Dell EMC