La RPA devient indispensable et se montre rapidement rentable

L’automatisation des processus métiers par des robots logiciels est une étape de plus en plus indissociable des démarches de transformation numérique. Une nouvelle étude ABBYY en met en lumière les avantages et le ROI.

En favorisant l’automatisation de certaines tâches chronophages anciennement réalisées manuellement, la RPA (Robotic Process Automation) – ou automatisation des processus par robots logiciels – contribue activement à la transformation numérique des entreprises. Cette robotisation de processus manuels a gagné en utilité et en potentiel avec les progrès récemment réalisés dans l’analyse de documents, la reconnaissance de l’écriture manuscrite, ainsi que la reconnaissance de la voix et d’éléments dans des images ou vidéos. L’introduction de l’IA permet désormais d’automatiser des processus cognitifs faisant autrefois appel à des sens humains.

En octobre dernier, une étude Gartner montrait que la RPA pouvait faire économiser chaque année jusqu’à 25 000 heures de travail manuel et fastidieux aux départements financiers des grandes entreprises. On comprend mieux, dès lors, que 88% des contrôleurs financiers espéraient implémenter des solutions RPA pour optimiser leurs processus de reporting financier d’ici la fin 2020.

Une nouvelle étude ABBYY, réalisée auprès de 300 décideurs français, vient confirmer les avantages de la RPA au-delà des seuls départements « Finance » des entreprises. Même si l’étude confirme qu’effectivement les entreprises du secteur bancaire et financier arrivent en tête du classement des entreprises qui investissent le plus dans les technologies RPA, devant l’industrie et les assurances.

L’étude montre cependant que la RPA fait des débuts timides en France. Si 96% des entreprises françaises ont investi dans les projets d’automatisation, elles ne sont que 28% à avoir adopté des plateformes RPA pour certains de leurs projets.

Et pourtant, selon ABBYY, la RPA présente des avantages économiques certains : 69% des entreprises de l’hexagone qui l’ont adopté ont obtenu un retour sur investissement en moins d’un an. Parmi les entreprises qui l’ont mise en œuvre, 56% estiment qu’elle a contribué à accroître leurs revenus et 54% qu’elle a contribué à accroître les rendements. Pour 35% des décideurs qui l’ont intégré, la RPA a permis d’enregistrer une amélioration significative de la productivité de leurs équipes.

Cependant, si la RPA apporte de réelles solutions notamment pour automatiser des tâches ultra-répétitives ou pour automatiser certaines tâches faisant appel à des anciens systèmes et logiciels, elle ne peut être considérée comme une réponse universelle à tous les scénarios de transformation numérique des processus métiers.
Pour Brend Rücker, guru des technologies d’automatisation des Workflows et co-fondateur de Camunda, société spécialisée dans l’automatisation, la RPA est trop souvent utilisée comme un antidouleur, un analgésique à courte durée qui mal employé peut ensuite rendre plus difficile le changement et la modernisation des processus. Pour lui, l’automatisation par la RPA doit être parfois perçue comme une technologie transitoire qui ne doit pas remplacer l’intégration par les API et la transformation des systèmes existants en plateformes interopérables.

Bref, utilisée à bon escient et sur les scénarios les plus adéquats, la RPA nouvelle génération est un atout au retour sur investissement plus rapide que ne le laissaient présager les premières générations de solutions. Mais pour être efficace dans la durée, elle doit encore gagner en intelligence cognitive afin d’étendre ses scénarios d’usage et permettre aux robots logiciels de prendre seuls des décisions avisées. Elle n’en est après tout qu’à ses débuts et les plateformes évoluent peu à peu vers l’IPA autrement dit l’Intelligent Process Automation.