Michel GENARD, le directeur des outils de simulation chez Wind River, la filiale d’Intel spécialiste du temps et de l’internet des objets, de passage à Paris est venu présenter son « Lab in the cloud », une version dans le cloud, des outils de simulation Simics.
Michel Genard ( photo à droite) qui dirigeait la filiale française de Wind River à la fin des années 80, est installé en Californie depuis plus de 20 ans et il soutient que ce qui s’est passé en matière de virtualisation à la fois dans le développement web, puis dans la IT avec le succès des VM, va se dérouler pour le monde de l’IoT. Cette virtualisation touche d’ores et déjà des marchés divers comme les télécoms, mais aussi l’automobile, l’industrie, l’énergie… mais de la virtualisation à la simulation il n’y a qu’un pas.
Wind River exploite depuis 2010 le logiciel Simics issu du rachat la firme suédoise Virtuetech dont les logiciels permettent par exemple de simuler des processeurs complets. Tous les grands de l’électronique comme AMD, Intel, HP, Cisco, Ericsson ou Freescale et Sun ( désormais Oracle) sont les grands utilisateurs de ce logiciel. Simics est devenu un produit du portefeuille Wind River Helix qui devrait donc favoriser désormais l’innovation en matière d’Internet des Objets (IdO). « L’intérêt de la version cloud de Simics est de pouvoir faire tourner des milliers de composants, par exemple des capteurs électriques et de voir ce que cela donne lorsqu’on les réunit. C’était difficile à tester avant. On peut arrêter, ralentir, accélérer, revenir en arrière avec la possibilité de développer des logiciels de plus en plus complexes» prévient Michel Genard.
Cette fascination provoquée par la simulation n’est pas récente, mais le cloud va la rendre accessible à un nombre croissant d’ingénieurs.
Une démocratisation attendue de la simulation numérique
On ne conçoit plus d’ailleurs de composants sans en avoir fait une maquette numérique que l’on teste sur un simulateur « virtuel ».
« Chez Intel, on expliquait le rachat de Virtuetech par la qualité du modèle développé pour tester les Xeons, les processeurs les plus répandus dans le monde des serveurs. Une représentation logicielle d’un système matériel permet d’éviter de nombreuses erreurs et d’accélérer les développements. Sitôt le modèle de processeurs développé on peut tester ensuite dessus des logiciels plus rapidement et identifier les problèmes de compatibilité », ajoutait le directeur de la division simulation de Wind River.
En juillet dernier, Wind River avait en outre signé un accord avec Matworks, un outil de simulations mathématiques qui est utilisé dans la plupart des laboratoires de la planète.
Cette collaboration permet d’effectuer une vérification plus intelligente des systèmes en testant et en co-simulant à la fois des modèles de conception logicielle et les modèles de plates-formes.
Pour beaucoup de sociétés, le concept d’avoir un laboratoire dans le cloud va démocratiser l’accès à des outils embarqués pour des processeurs Intel, ARM et PowerPC fonctionnant sous Wind River Linux. Pour Michel Génard : « Ce que les développeurs et les développeurs de machines autour de l’internet des objets avaient l’habitude de faire sur leur ordinateur de bureau ou sur des serveurs pourront maintenant le produire dans Lab Cloud. Les développeurs peuvent coder, tester, intégrer, gérer et partager leurs systèmes dans le cloud comme si ils étaient dans leurs laboratoires ». Selon la firme, les temps de réponses d’utilisation sont courts, l’utilisation s’avère simple et ne requiert pas de clés d’installation ou de licence particulière. Il est immédiatement partageable, via l’Internet sans déconnecter les équipements physiques, l’envoi de fichiers ou des composants manquants. Son exploitation est prévue pour être « à la demande et évolutif » et se veut « incassable ». Cela éviterait le plantage nocturne, une tradition dans les développements sans compter la liberté d’accès de différents endroits. Mais c’est un peu l’apanage des toutes les applications Cloud. Pour Michel Génard, l’autre amélioration tient à une nouvelle collaboration, et aussi la communication pour permettre de montrer instantanément ce que l’on veut partager en envoyant un simple fichier de communication. Ce n’était pas évident, avant le cloud, d’avoir le système complet mis en place, y compris son état de bon fonctionnement. Ne pas avoir à envoyer des fichiers qui génèrent toujours des différences, évitent des erreurs et des malentendus, est apprécié. Dans le monde aéronautique et dans l’automobile, les simulateurs font partie des outils du quotidien, mais leur exploitation étaient limitée par le nombre de « sièges disponibles ». La situation devrait enfin changer.